Conférence sociale : échec probable
Avec 500 000 chômeurs en plus depuis son élection, Hollande ne présente pas un bilan social très flatteur à la veille de la conférence sociale qui s’ouvre aujourd’hui. Cette conférence pourrait aboutir à pas grand chose tellement les tensions sons fortes entre partenaires et surtout tellement les marges de manœuvre sont nulles avec une croissance complètement atone. Quelques bricoles sans doute sur l’apprentissage, sur l’alternance, mais pas de vrai engagement du patronat, pas de réforme possible pour le gouvernement (exemple sur le code du travail) et pas de concession coté syndicat. Certains syndicats pourraient même claquer la porte de cette conférence. Sur fond de chômage record et de tensions avec des syndicats qui lui reprochent de céder au « chantage » des patrons, François Hollande ouvrira donc lundi la 3e conférence sociale du quinquennat sous les menaces de boycott partiel de la CGT et FO. Après deux éditions plutôt consensuelles, cette troisième grand-messe se déroulera lundi après-midi et mardi au Palais d’Iéna dans un climat social dégradé, avec un enjeu central: l’emploi. Après la fronde du patronat, c’est désormais à l’ire des syndicats que l’exécutif est confronté. Et le dialogue social, que le chef de l’Etat a érigé en moteur des réformes, semble fragilisé. Alors que certains syndicats (CGT, FO, CFE-CGC) étaient déjà très remontés par les 40 milliards d’aides aux entreprises prévues par le pacte de responsabilité, les nouveaux gestes annoncés par Manuel Valls en faveur des employeurs ont, à leurs yeux, fait déborder la coupe. Face aux menaces patronales de boycott de la conférence, le Premier ministre a décidé un report partiel du futur compte pénibilité, qui permettra à certains salariés de partir plus tôt à la retraite, et demandé aux partenaires sociaux de discuter d’une simplification du Code du travail. Un casus belli pour la CGT et FO, qui menacent à leur tour de bouder en partie ce rendez-vous. Le réformiste Laurent Berger (CFDT), qui a jusqu’ici soutenu les réformes du gouvernement, ne jouera pas la chaise vide, même s’il a lui aussi dénoncé un « coup porté » au dialogue social.
0 Réponses à “Conférence sociale : échec probable”