L’action de la BCE sur les taux d’intérêt inefficace
Un mois après les décisions de la BCE la situation économique n’a guère changé, elle a même empiré puisque la croissance est encore moins forte que prévu et que les prix baissent aussi plus qu’attendu. En fait cela montre les limites de la politique d’intérêt. Il faudra bien que la BCE puisse se résoudre à mettre en œuvre une vraie politique accommandante en achetant des actifs (en clair notamment des dettes des Etats), ce qui aurait auusi pour effet de faire baisser un euro surévalué qui plombe la compétitivité. Ce jeudi 3 juillet, la Banque centrale européenne(BCE) tient donc sa conférence mensuelle, évènement toujours âprement scruté par les investisseurs. Mais contrairement au mois dernier où il avait livré un imposant cocktail de mesures, Mario Draghi, le président de l’institution, devrait marquer une pause. « La BCE ne va probablement pas dévoiler de nouvelles annonces dans la mesure où elle va attendre de juger les effets de l’ensemble des mesures communiquées en juin », estime ainsi Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. A première vue, les effets des mesures du mois dernier semblent encore timides. La BCE escompte faire reparti l’inflation et, à l’inverse, tirer l’euro vers le bas. Or la parité euro-dollar n’a pas baissé depuis la précédente réunion de la Banque centrale européenne. La monnaie européenne se situe à 1,367 dollar contre environ 1,36 il y a un mois. La faute à un discours trop mou de la part de la BCE? En fait la monnaie unique a commencé à baisser au début du mois jusqu’à mi-juin avant de repartir à la hausse. « On a eu des nouvelles décevantes aux Etats-Unis, notamment les chiffres de la croissance au premier trimestre », explique Nordine Naam, stratégiste chez Natixis. « Il y a donc une vraie faiblesse du dollar », souligne-t-il. En d’autres termes, ce n’est pas tant l’euro qui résiste que le dollar qui flanche. Quant à l’inflation les derniers chiffres publiés n’ont pas encore signalé d’embellie. La hausse des prix est ainsi restée à son plus bas historique au mois de juin, à 0,5%. Concernant le crédit, que la BCE veut relancer, les statistiques du mois de juin ne sont pas encore disponibles. Mais Benoît Heitz, économiste zone euro chez Société Générale relève que « ce que l’on observe, c’est que depuis les annonces de la BCE il y a eu une transmission sur le marché monétaire et sur la dette souveraine ». « Maintenant il faut voir si cette baisse des taux peut franchir le dernier étage de la fusée et se diffuser aux crédits aux entreprises et aux ménages », ajoute-t-il. En somme il est encore un peu tôt pour tirer le bilan, d’autant que la BCE pourrait encore durcir son action. « Mario Draghi a fait le job maintenant on attend de voir les détails des mesures et de savoir s’il va en remettre une couche », analyse Nordine Naam. Les investisseurs veulent voir si le président de la BCE donnera des signes sur un éventuel « assouplissement quantitatif » (rachat de dette sur le marché et notamment de dette souveraine), mesure qualifiée de « bazooka » par les experts. C’est aussi en ce sens que pousse Manuel Valls. « Je souhaite qu’une banque centrale puisse aller plus loin, notamment en achetant des titres sur le marché », a-t-il déclaré aux Echos du 2 juillet. Avant d’affirmer que « la politique monétaire ne peut passer exclusivement par des mouvements sur les taux d’intérêt ». Mario Draghi a dû apprécier…
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