Automobiles : les français préfèrent les modèles pas chers
Effet de la crise sans doute mais auusi nouveau rapport culturel à la voiture qui redevient un simple outil de déplacement. Du coup les français choisissent surtout des modèles low-cost dépourvu d’équipements sophistiqués (souvent inutiles) qui augmentent le prix de 5000 à 100 00 euros pour les petites voitures. Sur les six premiers mois de l’année 2010, à peine plus de 3000 Dacia avaient été immatriculées en France. Au premier semestre 2014, elles étaient plus de 60.000. Cette performance illustre l’appétit des Français pour cette marque low-cost, filiale de Renault. En France, les immatriculations de voitures neuves, publiées le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), ne correspondent pas seulement aux voitures achetées par les particuliers, mais également par les entreprises, les administrations ou les loueurs. Les Français qui achètent des voitures neuves ne représentent même qu’une part relativement faible du total. Entre janvier et mai, 52 % des voitures immatriculées l’ont été par des particuliers. Sur ce marché, l’irruption de la marque Dacia a été irrésistible. Pour preuve, sur les cinq premiers mois de l’année, la Sandero occupe le deuxième rang, alors qu’elle se situe au 9e rang sur le marché global. Le SUV Duster est pour sa part 5e chez les particuliers, contre le 10e rang toute ventes confondues. Depuis le lancement de la marque en France, en 2004, la stratégie de Renault pour Dacia n’a pas varié: peu de dépenses marketing, des options simplifiées et une absence de remise. Il n’y a donc pas de ventes aux loueurs, qui demandent d’importances remises, ou aux entreprises, car le principe du low-cost passe mal. Conséquence: «Dacia s’adresse quasi exclusivement aux particuliers, avec 85 % de ses ventes», détaille Benard Cambier, directeur commercial France de Renault. Dans un climat économique dégradé, cette recette a fonctionné au-delà des attentes de ses concepteurs. Chez les particuliers, Dacia affiche une part de marché de 10,2 %, contre 6,2 % au niveau global. Désormais, «Dacia est la quatrième marque auprès des particuliers, devant Volkswagen», se félicite encore Bernard Cambier. La marque allemande est pourtant appréciée par les Français, puisqu’elle place deux voitures dans le top 10 des particuliers, la Polo au 8e rang et la Golf au 10e, alors qu’elle n’en compte aucune dans le Top 10 global. Pas de quoi résister au rouleau compresseur Dacia. Aucun constructeur n’est allé concurrencer la marque low-cost sur son terrain. Pourtant, certains ont également fait des particuliers leur cible privilégiée. C’est le cas de Peugeot comme Citroën, contraintes par les soucis financiers de leur maison-mère PSA. Car ce canal de distribution est financièrement intéressant. Philippe Narbeburu, directeur commercial France de Citroën, explique ainsi avoir «privilégié les particuliers depuis le début de l’année, car il s’agit du canal le plus rentable». En juin, le recul des immatriculations de la marque aux chevrons de 6,6 % s’explique exclusivement par la baisse des ventes aux loueurs. De même, la Peugeot 208 est la numéro un chez les particuliers, quand elle reste devancée par la Renault Clio sur le marché global. Les deux marques ne peuvent cependant pas adopter une démarche aussi radicale que Dacia, car elles n’ont pas le même outil de production et que les volumes écoulés via les autres canaux de distribution sont nécessaires pour remplir leurs usines. Dacia est partie d’une feuille blanche et c’était un réel atout.
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