Budget Sécu : ça coince !
Le gouvernement a décidé lundi soir de remettre à plus tard les votes à l’Assemblée sur les articles et amendements au projet de budget rectificatif de la Sécu pour 2014, provoquant la consternation dans l’hémicycle et l’indignation d’une partie de la majorité. Cette décision, annoncée par le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, au début de la discussion du texte, peut laisser présager le recours au vote bloqué sur tout ou partie du texte, ce qui permettra de ne retenir que les amendements présentés et acceptés par le gouvernement. C’est ainsi que l’ont interprété notamment le patron des députés UMP Christian Jacob et l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot. Dans les rangs du PS, se trouvaient alors présents de nombreux «frondeurs», prêts à défendre notamment un amendement pour une contribution sociale généralisée (CSG) progressive. L’un d’eux, Christian Paul, a dénoncé le recours à «des outils rouillés qui n’honorent pas le gouvernement», face à des députés «nombreux et soucieux de défendre leurs propositions». Le vice-président (PS) de la commission des Finances, Pierre-Alain Muet, s’est aussi insurgé dans un tweet contre «une caricature de démocratie qui ôte le seul vrai pouvoir des députés: le droit d’amender». Les écologistes ont évoqué une «crise des institutions», le Front de gauche un gouvernement qui «ne recule devant rien». Dans l’opposition, le président du groupe UDI Philippe Vigier a pointé «un blocage institutionnel majeur» et Christian Jacob «une situation totalement inédite», en demandant une réunion immédiate de la conférence des présidents de l’Assemblée. À l’inverse, le président du groupe socialiste, Bruno Le Roux, a salué une décision «sage» du gouvernement afin de permettre «le débat». Christian Eckert a demandé «la réserve des votes» jusqu’»au moment où (le gouvernement) estimera utile et nécessaire de reprendre les votes», en précisant que le recours à l’article 44-3 de la Constitution sur le vote bloqué n’était qu’une possibilité. «Le gouvernement fera savoir (mardi) s’il fera reprendre le vote des amendements ou s’il aura recours à d’autres procédures prévues par la Constitution», a-t-il ajouté. Dans l’entourage du premier ministre Manuel Valls, on a justifié cette méthode auprès de l’AFP par la volonté d’»avancer dans les meilleures conditions». Les députés ont ensuite discuté vaille que vaille du 1er article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative (PLFSSR), consacré à des allègements de cotisations salariales, dans le cadre de la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité.
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