Immobilier : menace de bulle d’après le FMI
La crainte d’un retour des bulles est sérieuse dans le monde y compris en France ; En France, la plupart des candidats potentiels à récession sont en faiat insolvables compte tenu du niveau des prix. Rappelons qu’il faut en moyenne environ 4500 euros de revenus pour l’achat d’un bien avec prêt d’une valeur de 220 000 euros (en moyenne). Un écart insoutenable. Déflation dans l’économie réelle, folles envolées sur les marchés financiers, retour des bulles immobilières de Londres à Sydney: en termes de prix, la période actuelle ne donne pas seulement le tournis. Elle suscite aussi l’inquiétude du Fonds monétaire international (FMI) et de certains régulateurs financiers européens. «Entre les prix de l’immobilier, la Bourse et le marché obligataire euphorique, nous avons tous les ingrédients d’une bulle», estime l’Allemand Clemens Fuest, le patron du Zew, un centre de recherche européenne respecté. «Quand les taux d’intérêts sont bas, il devient de plus en plus difficile de dégager des retours dignes de ce nom. Au bout du compte, cela peut conduire les banques à investir dans des champs d’activité plus risqués», se désole Raimund Roeseler qui dirige la Bafin, l’instance de régulation du secteur financier allemand. Le phénomène actuel rappelle le début des années 2000, lorsque la bulle Internet - qui éclata en mars 2000 -, s’est déplacée sur les marchés immobiliers et financiers occidentaux pour s’écraser, en 2008, sur le mur des subprimes, déclenchant la plus grave crise économique de l’après-guerre. Sous la pression des États, les banques centrales ont abaissé les taux d’intérêts proches de zéro et déversé des milliers de milliards de dollars dans les marchés du crédit. Au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Japon, les banques centrales ont racheté des dettes d’États en injectant de la monnaie nouvellement créée. Objectif de cet «assouplissement quantitatif»: faire monter le prix des actifs - actions, obligations, immobilier - pour créer des effets de richesses et faire repartir la demande. «Les bulles sont constitutives de l’assouplissement quantitatif», explique Patrick Artus. «Quand l’économie réelle repart vraiment comme aux États-Unis, pour de saines raisons, avec la baisse des coûts de production, cela ne pose pas de problème, la banque centrale peut normaliser sa politique sans créer de drame», estime l’économiste de Natixis. Malgré les records historiques affichés à Wall Street, et l’euphorie sur les valeurs technologiques, Patrick Artus estime qu’il n’y a «pas de bulle financière aux États-Unis», encore moins de bulle immobilière. En Europe, en revanche, la bulle immobilière est évidente au Royaume-Uni, mais aussi en France, où l’écart entre les prix et les salaires moyens est aussi fort qu’en Australie! Entretenue par la BCE, la bulle financière est assez visible sur les dettes d’État du sud de la zone euro. L’Italie et l’Espagne empruntent à moins de 3 % à 10 ans, ce qui est très peu, compte tenu de leur faible croissance et du niveau de leur dette. «Les bulles sont flagrantes sur la dette privée à haut risque, la dette bancaire, et la dette d’infrastructure», rappelle Patrick Artus. «Sur les marchés boursiers, il n’y a pas encore de bulle», ajoute-t-il. Le danger, c’est que les portefeuilles et les bilans bancaires se remplissent d’actifs risqués. Le jour où les banques centrales arrêteront leurs politiques ultra accommodantes, certains commenceront à vendre, entraînant les autres dans leur sillage, ce qui risque de provoquer un nouveau «krach» financier.
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