Ecolos : la guerre du pouvoir

Ecolos : la guerre du pouvoir

En fait le nouveau clivage à l’intérieur des écolos politisés s’organise autour de ceux qui ont encore le pouvoir politique et qui peut-être en souhaitent davantage et ceux qui l’ont perdu. Les perdants eux sont plus à gauche, les autres plus à droite. Finement le clivage classique ! , avec le départ des écologistes du gouvernement, le parti est désormais divisé entre ceux qui s’en félicitent et ceux qui le regrettent. La fracture n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est que ces forces s’organisent et se comptent. Quelques mois après le Congrès de Caen, les alliances internes se défont et se refont. Depuis jeudi, un texte « Rebondir »,  circule largement en interne. Les signataires de « Rebondir » ont prévu de se retrouver samedi soir, en marge du Conseil fédéral puis en « séminaire » dans un gîte près de Nantes les 5 et 6 juillet prochain. Initié par David Cormand, le n°2 du parti et par Marine Tondelier (membre de la direction du parti), le texte est signé par des proches de Cécile Duflot dont Stéphane Sitbon-Gomez, par l’ancien ministre Pascal Canfin, par l’ex-chef des écolos Pascal Durand ou encore par des parlementaires comme Esther Benbassa, Danielle Auroi ou Yannick Jadot. On peut y lire une forme de réponse aux patrons des sénateurs et députés écolos (Placé et De Rugy) qui ont récemment signé une tribune commune avec le leader de « l’aile droite » du parti, Jean Desessard. « Les électeurs écologistes n’ont pas été convaincus par la sortie du gouvernement survenue après les municipales », écrivait le trio dans Libération après les résultats des Européennes. « S’il peut y avoir des regroupements d’idées, il faut les favoriser. L’accord avec une partie de l’aile gauche que voulait faire Cécile Duflot lors du Congrès à Caen, elle le fait une fois sortie du gouvernement. La majorité a éclaté. Placé et Duflot ne sont plus sur la même ligne », explique aujourd’hui Desessard. Un membre du courant d’Eva Joly et de Julien Bayou se dit intéressé par la démarche de « Rebondir » mais tempère : « Il n’y a pas de souci à ce que la majorité se recompose. Mais si c’est pour entériner juste une petite pause entre Duflot et Placé, nous n’avons pas besoin de ça. Les parlementaires font les choses dans leur coin et le parti aussi. Cosse se retrouve un peu coincée. » « Les équilibres du dernier Congrès sont déjà obsolètes mais on ne remet en cause Emma Cosse », souligne Marine Tondelier, cheville ouvrière de « Rebondir ». Les signataires de « Rebondir » justifie la sortie du gouvernement. « Nous avons assisté à l’abandon des enjeux écologistes », y lit-on. Ils poursuivent: « Après le choc des municipales et le profond rejet des politiques menées que ce scrutin a révélé, nous avons déploré le choix du maintien du cap précédent par François Hollande. Dès lors, nous avons considéré que la participation gouvernementale n’était plus possible pour les écologistes car elle aurait été en contradiction avec nos principes et nos valeurs. » « Depuis trop longtemps, la différence entre la Droite et la Gauche traditionnelle réside dans la manière d’utiliser les marges de manœuvre budgétaires octroyées par les quelques points de croissance de l’économie. Avec la fin de la croissance, on constate que les différences entre les deux principales forces politiques disparaissent aux yeux des Français-es », pointe ce texte. Refusant aussi bien une nouvelle « gauche plurielle » qu’un repli identitaire, les signataires sont à la recherche de « convergences » sans faire du PS l’allié privilégié. « Nous proposons donc de rechercher des convergences, avec toutes celles et ceux qui veulent encore croire qu’un changement est possible, quelle que soit leur appartenance partisane et leur engagement militant, et sans chercher à revendiquer a priori la conduite d’une alternative. » Parmi les axes qui doivent guider une convergence possible, on trouve « l’abandon de la monarchie républicaine au profit d’un régime parlementaire » avec « l’exigence de la proportionnelle ». Autre axe : passer « d’une société de ‘l’avoir’ à une société de ‘l’être’ ». « Le modèle de croissance du 20e siècle n’est pas la solution, mais il est le problème. » Deux thèmes qui peuvent les rapprocher du PG même si une telle alliance n’est jamais clairement énoncée.

 

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