SNCM : plan de redressement ; « ça c’était avant » les élections municipales
Exit le redressement promis par le gouvernement avant les municipales. Transdev a repris mercredi le contrôle de la gouvernance de la SNCM, provoquant la colère des syndicats qui dénoncent l’attitude de l’Etat actionnaire et craignent pour l’avenir de la compagnie maritime en grande difficulté. Une centaine de salariés de la Société nationale Corse-Méditerranée ont bruyamment accueilli à leur arrivée à la réunion les membres du conseil de surveillance, dont la sortie a dû être protégée par un important contingent de CRS. Le conseil a officialisé la nomination d’Olivier Diehl à la succession de Marc Dufour, les trois représentants de l’Etat, qui détient 25% de la SNCM, joignant leurs voix à celles des représentants de Transdev, co-entreprise entre la Caisse des dépôts et Veolia, actionnaire à 66%. « Nous lui avons confié la mission de rencontrer l’ensemble des partenaires pour assurer une saison d’été qui est primordiale pour la SNCM et de trouver les voies pour assurer l’avenir de l’entreprise et de ses activités », a déclaré le président de Transdev, Jean-Marc Janaillac. Outre le choix d’Olivier Diehl pour succéder à Marc Dufour, le conseil de surveillance a aussi renouvelé le mandat de membre du directoire de Marc François, l’actuel directeur financier. Les syndicats avaient annoncé qu’ils seraient particulièrement vigilants sur l’attitude des représentants de l’Etat dont l’abstention, le 12 mai, avait provoqué le départ de l’ancienne direction et, par ricochet, fait peser une grande menace sur le plan de restructuration dont elle était porteuse. A l’arrivée, leur déception est grande et ils estiment que l’avenir de la compagnie, qui doit rembourser 440 millions d’euros d’aides d’Etat jugées illégales par l’Union européenne, est désormais gravement compromis. »L’Etat confirme l’abandon du plan industriel et donne totalement la main à Transdev », a dit Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC des officiers, qui estime que « François Hollande va devoir assumer l’incompétence notoire de ses deux gouvernements ». Transdev et Veolia, qui souhaite se désengager, ont dit ne pas vouloir mettre en œuvre ce plan signé en 2013, qui prévoit l’achat de quatre nouveaux navires et la suppression de 500 emplois sur 2.600, après l’avoir pourtant approuvé.
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