Alstom : une entreprise financièrement mal gérée mais pas pour le patron
Dans une interview accordée au Monde d’aujourd’hui Patrick Kron avoue son incapacité à accomplir la mission de redressement qui lui a été confiée mission arguant du fait que : « J’en suis convaincu, la voie d’une stratégie autonome, qui est celle que j’ai menée ces dix dernières années, est devenue risquée et dangereuse ». Sur le pan financier Alstom est en mauvaise santé mais ce n’est pas le cas pour son patron, ancien fonctionnaire qui n’a jamais risqué un ou de sa poche. . Au printemps 2007, la plus-value potentielle accumulée par les patrons du CAC 40 dépassait le milliard d’euros ! Patrick Kron avait accumulé 14 millions de plus-values en 2008. Après avoir encaissé son pactole de 2009, il lui resterait toujours 10,5 millions d’euros potentiels à empocher avec les actions qu’il n’a pas encore vendues. Ces revenus s’ajoutent bien sûr à son salaire de dirigeant et à ses primes. Patrick Kron alors qu’il licenciait s’est augmenté de 33% en 2006 portant son salaire annuel à plus de 2,2 millions d’euros augmentation moins médiatisée certes que les 4 millions d’euros de parachute doré que son prédécesseur Pierre Bilger s’était accordé en laissant, en 2003, une entreprise exsangue. Sous la pression, l’ancien Patron d’Alstom y avait finalement renoncé. Si le Patrick Kron PDG d’Alstom gagne autant, c’est que ce polytechnicien se vante d’avoir soit disant accompli des «miracles». En 2006, Alstom vient tout juste d’éviter la faillite grâce à un plan de sauvetage de l’Etat et à des milliers de suppressions d’emplois. L’Etat signe au groupe industriel un chèque d’un demi – milliard d’euros en rachat d’actions et en prêts. Quatre ans plus tard, grâce aux contribuables, Alstom est sauvé et ses performances boursières sont au top. Revers de la médaille à l’automne 2009, l’entreprise emploie moins de 15 000 personnes en France contre 27 000 cinq ans plus tôt ! Elle va continuer de réduire ses « coûts », en supprimant notamment 2000 emplois. Le « miracle » de Patrick Kron, c’est d’avoir su multiplier chômeurs, subventions et contrats d’Etat autrement dit d’avoir réduit à la misère des milliers d’employés et d’avoir volé les contribuables français pour en faire profiter les actionnaires d’Alstom dont il fait partie. Patrick Kron a grandi dans le cocon de la haute fonction publique dans les méandres du ministère de l’Industrie puis de Pechiney, alors nationalisé. Bref, il sait administrer – mal si on compte les pertes d’emplois -mais n’a rien créé. Ses revenus reflètent-ils ses soit disant incomparables compétences de gestionnaire alliant performances économiques, bonnes pratiques sociales et politiques environnementales ? Lors de cette conférence Patrick Kron a refusé d’être plus précis quant aux pays concernés mais indiqué que ces mesures seraient appliquées « essentiellement en Europe ». Patrick Kron a souligné qu’Alstom venait d’annoncer une révision à la hausse de ses coûts de restructuration, dans une fourchette de 150 à 200 millions d’euros par an, contre 100 à 150 millions jusqu’à présent. Patrick Kron était déjà en contact avec GE les négociations sur le démantèlement d’Alstom ont commencé depuis plusieurs mois. Alors quand Patrick Kron vient affirmer dans une interview au quotidien le Monde que : « Je vous rappelle qu’il y a une dizaine d’années, l’entreprise était exsangue. Je me suis battu de toutes mes forces pour la sauver. C’était une question de vie ou de mort. Nous avons dû supprimer la moitié des emplois. Je ne voulais plus jamais que le groupe se retrouve dans ce type de situation…. Faut-il faire confiance à ce parvenu millionnaire qui s’est enrichi sur le dos des contribuables français et qui espère bien pouvoir continuer à le faire ? Car depuis l’annonce faite que le conseil d’administration d’Alstom a accueilli positivement l’offre ferme de 12,35 milliards d’euros faite par GE pour sa branche énergie en Bourse, le titre a repris sa cotation en forte hausse. Pour son retour en Bourse mercredi matin, le titre Alstom a bondi de près de 10 % dans les premiers échanges. Les actionnaires d’Alstom dont il fait partie – on est jamais mieux servi que par soi-même- peuvent le remercier et ne manqueront pas de le faire quand il s’agira de voter une augmentation de sa rémunération.
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