Juppé et Rocard refusent de travailler avec Montebourg et démissionnent
Une claque pour Montebourg avec le refus de Rocard et Juppé de travailler avec Montebourg. Alain Juppé et Michel Rocard, co-présidents du comité de surveillance du Programme d’investissements d’avenir (PIA), ont décidé de démissionner. Dans une lettre adressée à Manuel Valls, les regrettent la décision de le placer sous l’autorité d’Arnaud Montebourg, alors qu’il était jusque là confié à Matignon. Si ce changement de tutelle répond à un « souci de cohérence », il « pose quelques problèmes collatéraux graves » dont « la solution ne paraît pas pouvoir relever d’un ministre » seul, selon eux. Les deux anciens chefs de gouvernement soulignent que le PIA « possède une forte dimension interministérielle » dépassant le seul cadre de Bercy. Par ailleurs, ils rappellent que le Programme a un « caractère extrabudgétaire ». Or, s’il est sous la tutelle du seul ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, ce dernier « sera beaucoup plus soumis que ne l’est le Premier ministre à la pression de ses collègues » pour puiser dans les deniers du PIA afin de compenser des mesures de réduction de la dépense publique au détriment de tel ou tel ministère. Enfin, Alain Juppé et Michel Rocard soulignent la dimension européenne de nombre de projets menés sous l’égide du PIA, laquelle rend nécessaire selon eux une « pérennité » vis-à-vis des partenaires européens, qui ne serait plus garantie à la suite de ce changement de tutelle. »Dans ces conditions, estimant ne pas pouvoir poursuivre notre mission, nous avons le regret de vous présenter conjointement notre démission », concluent-ils, non sans souhaiter « bonne chance au ministre de l’Economie ». Le PIA est piloté par le Commissariat général à l’investissement, désormais dirigé par l’ancien patron de Renault Louis Schweitzer, lequel succède à Louis Gallois. Ce Programme avait été lancé en décembre 2009. Dans le dernier communiqué du gouvernement le mentionnant, il est question de « 47 milliards d’euros pour financer l’innovation en France, renforcer la productivité, la capacité d’innover et accroître la compétitivité des entreprises ». Il a été élaboré sur la base du rapport d’une commission co-présidée par Juppé et Rocard, préconisant un grand emprunt de 35 milliards d’euros « en faveur de l’innovation ».
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