Euro : l’Allemagne pour la baisse de la monnaie européenne
Déclaration surprise de l’Allemagne en faveur de la baisse de l’euro. Wolfgang Schäuble : «Bien sûr le taux de change [de l'euro] est élevé et s’il continuait à s’apprécier, cela impacterait négativement le développement économique en Europe, qui s’est amélioré mais doit encore s’améliorer », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter: « si les biens européens deviennent trop chers et les importations trop bon marché, alors cela ne sera pas une bonne chose». Sous l’effet du discours offensif de Mario Draghi, et des indications laissées par Benoît Coeuré, le membre français de la Banque centrale européenne, la monnaie unique s’inscrivait en baisse, ce lundi 14 avril, à 1,3849 dollar contre 1,3889 dollar vendredi soir. L’appui du ministre des Finances allemand a un certain poids dans la mesure où, contrairement à d’autre pays comme la France, l’Allemagne ne souffre pas réellement de l’euro fort. En 2013, sa balance commerciale est restée excédentaire, de près de 200 milliards d’euros. Dans une note datée du 4 mars dernier, les économistes de Natixis, expliquaient que « l’Allemagne a une production industrielle haute en gamme (…), ce qui implique que l’appréciation de l’euro réduit très peu (pas du tout ?) les exportations en volume de l’Allemagne ». A l’inverse, une baisse de l’euro accroît les importations de matières premières importée par l’Allemagne et « est donc défavorable à l’industrie allemande ». Les économistes de Natixis en déduisaient que l’euro fort profitait à l’Allemagne. Une étude de la Deutsche Bank, citée par Le Monde, montrait, elle, que le « seuil de douleur » pour l’Allemagne était d’un euro pour 1,79 dollar contre 1,24 dollar pour la France. Outre Wolfgang Schäuble, plusieurs personnalités ont fait savoir qu’elles partageaient les vues de Mario Draghi sur l’euro fort. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France a concédé que l’évolution de l’euro compliquait la ré-accélération de la croissance, et Michel Sapin, le ministre français des Finances, a évoqué un discours « intéressant ». Dimanche 13 mars, Benoît Coeuré, le membre français du directoire de la BCE, a réaffirmé que l’institution européenne était prête à muscler son action. Il a ainsi donné des indices sur un éventuel assouplissement quantitatif, c’est-à-dire des rachats de titres sur les marchés, si l’inflation venait à fléchir un peu plus. « Ce ne serait pas une question de quantité mais de prix », a-t-il affirmé ajoutant que « en pratique, ces rachats seraient naturellement liés aux maturités des taux d’intérêts qui sont les plus importants pour l’investissement des entreprises et la consommation des ménages », a-t-il dit. Il faudra également tenir compte « de la segmentation » financière de l’Europe a-t-il indiqué. Ce qui signifie, selon lui, que la BCE ne pourra se contenter d’acheter un seul type de titre financier, comme de la dette d’Etat.
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