Les conducteurs sans assurance sont de plus en plus nombreux
On recenserait 1 à 2% de conducteurs sans assurance, un chiffre nettement sous estimé puisque selon d’autres sources c’est au moins 10% des conducteurs qui n’auraient ni permis ou ni assurance. Du fait notamment de la crise d e plus en plus de conducteurs roulent sans assurance selon François Werner, directeur général du Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) qui est chargé d’indemniser les victimes d’accidents dont le responsable n’est pas assuré. Si le nombre d’accidents corporels sur la route a diminué depuis 2009 dans le pays (-22%), le nombre de dossiers ouverts par le FGAO pour défaut d’assurance a progressé de 8,5% a-t-on appris ce jeudi 10 avril. Près de 6% des décès causés par des accidents de la route en 2013 (192 décès) impliquaient un conducteur non-assuré, a annoncé le FGAO. Entre 370.000 et 740.000 véhicules circulent sans assurance, soit entre 1 et 2% des conducteurs. Le taux de non-assurance a augmenté de 28% sur trois ans. »Nous ne bénéficions pas des progrès de la sécurité routière », a regretté François Werner lors d’une conférence de presse ce jeudi. Cette tendance s’explique selon lui par le comportement des non-assurés, une population « hermétique aux messages de sécurité routière » et par l’augmentation du nombre de conducteurs roulant sans assurance, notamment pour des raisons économiques. L’assurance automobile est obligatoire, s’y soustraire est un délit passible d’une amende (jusqu’à 3.750 euros), d’une suspension de permis ou de la confiscation du véhicule. Chez les non-assurés, deux profils cohabitent, explique le FGAO : les « délinquants routiers », qui n’ont souvent pas le permis et n’ont jamais été assurés, et les « non-assurés du quotidien », des automobilistes qui « négligent » l’assurance, sciemment ou non. Parmi ces derniers, la part des conducteurs n’ayant pas payé leur prime a atteint 45% en 2013, un phénomène qui progresse depuis la crise, selon François Werner. Les autres motifs sont la nullité du contrat (fausse déclaration par exemple), le défaut de permis ou la suspension du contrat pour vente du véhicule. Les 18-35 ans représentent la majorité des non-assurés Les jeunes conducteurs, entre 18 et 35 ans, sont surreprésentés parmi les non-assurés, représentant 59% d’entre eux. Pour les sensibiliser, le Fonds lance une campagne de prévention sur internet, détaillant les coûts auxquels s’expose un conducteur non-assuré, en partenariat avec l’association Prévention Routière. Certains dossiers d’indemnisation dépassent le million d’euros (le FGAO a même ouvert un dossier à 7 millions d’euros), une somme avancée par le fonds qui la recouvre ensuite auprès du responsable. François Werner préconise également la création d’un fichier central des contrats d’assurances auto, qui pourrait être croisé avec celui des cartes grises et permettrait de détecter en amont les véhicules non assurés. Selon lui, ce dispositif existe dans tous les autres pays d’Europe et a permis d’y faire reculer la non-assurance. Il estime que la non-assurance est un « enjeu majeur de sécurité routière » car cette population se révèle plus dangereuse que les autres sur la route. En 2013, le Fonds a traité 27.164 dossiers (+6,5% par rapport à 2012) et versé 87,6 millions d’euros d’indemnisation.
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