Municipales : le spleen du PS
Le premier tour des municipales assommé le PS. Du coup les critiques émergent. Pour schématiser, pour les uns il faut maintenant faire un petit quelque chose pour les moins favorisés mais on continue la même politique. Ou an contraire il faut accélère les réformes. La réalité c’est qu’il n’y a pas de ligne et qu’on suit bêtement la politique d’austérité voulue par Bruxelles. En fait faute de réponses au sommet de l’Etat, le risque couve d’un grand déballage au sein du parti, avec des critiques sur l’organisation et l’efficacité de l’équipe gouvernementale, et sur la ligne suivie. On a ainsi entendu le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, dire que la « claque pour la gauche » était la conséquence de la « politique nationale ». François Rebsamen, maire de Dijon et proche de François Hollande, a admis que les annonces de l’exécutif, portant notamment sur les 50 milliards d’économies prévues dans le cadre du pacte de responsabilité, avaient pu être « anxiogènes ». »Les Français en ont assez des couacs, de l’absence de solidarité gouvernementale, des ambitions personnelles, des ego surdimensionnés », a-t-il ajouté. Le député PS Malek Boutih a parlé d’ »erreur politique de ne pas avoir fait de changement avant les municipales ». Plusieurs parlementaires, dont l’ancien ministre Jean Glavany, ont évoqué une « ahurissante allocution du Premier ministre » Jean-Marc Ayrault, le dimanche du premier tour, disant en substance « circulez il n’y a rien à voir ». Le député PS Henri Emmanuelli a pour sa part déploré « la dissolution continue de la stratégie d’union de la gauche », « imputable au parti socialiste ». »Pour l’instant, on est tous d’accord sur le fait que le premier tour a été violent. Mais dimanche soir, qu’il y ait une amplification ou une rectification du premier tour, il faudra interpréter les résultats. Le PS ne fera pas l’économie d’un débat sur cette interprétation », affirme un responsable rue de Solférino. »Il y aura ceux qui pensent qu’il faut aller plus vite, plus fort, sur la même ligne et accélérer les réformes. Et ceux qui jugent que, sans changer de cap, on réintroduit plus de justice sociale », ajoute-t-il. Emmanuel Maurel, l’un des responsables de l’aile gauche du parti, abonde: « il faudra un débat d’interprétation puis un débat sur les préconisations, puis sur les personnes qui les incarnent à la tête du gouvernement ». »Il faut qu’on agisse sur le pouvoir d’achat, c’est sûr », plaide Thierry Mandon, co-porte-parole des députés PS et co-dirigeant du conseil de la simplification, mis en place par le gouvernement pour alléger les démarches des entreprises. Ce parlementaire, cité comme un possible entrant au gouvernement, a préconisé d’agir « sur les premières tranches de l’impôt sur le revenu, ceux qui ont eu en plus la fiscalité des heures supplémentaires, qui ont, dans la fonction publique, leur salaire bloqué depuis quatre ans ». Ce qu’il résume dans la formule « pacte de rattrapage social » qui viendrait accompagner le « pacte triennal de soutien aux entreprises ». Pour M. Maurel, une autre question devra être abordée: celle du « rôle du PS comme force de proposition et d’anticipation », peu ou pas assez mise en avant.
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