Assurance chômage: le grand cafouillage

Assurance chômage: le grand cafouillage

 

 

Environ 18 milliards de déficit cumulé et une quarantaine d’ici 2017 si rien ne change, c’est l’enjeu des discussions sur l’indemnisation du chômage. C’est aussi la raison pour laquelle la négociation a été repoussée à plusieurs reprises. Le gouvernement lui laisse les partenaires se dépatouiller et ne veut pas de bouleversements avant les élections ; Du coup, les positions se tendent et c’est le grand cafouillage avec d’une coté un gouvernement qui souhaite un accord mais sans bouleverser le régime, des syndicats, eux qui sont pour le statu quo et le patronat qui veut réformer. « Séance difficile », « discussions tendues », « journée de perdue »: cette troisième séance de négociation au siège du Medef s’est conclue sur un constat unanime de désaccord, les syndicats déplorant le « durcissement » du ton du patronat et le soupçonnant de jouer au « billard à trois bandes » avec le gouvernement.  Le Medef a lui-même reconnu que cette journée avait été « éprouvante pour tout le monde ».  Désireux d’assainir les finances de l’assurance chômage, le patronat (Medef, CGPME, UPA) a mis le feu aux poudres en mettant sur la table un projet de réforme choc. Outre la suppression très polémique du régime spécial des intermittents du spectacle, celui-ci prévoit une modulation de l’indemnisation des chômeurs en fonction de la conjoncture et la cotisation des contractuels de la fonction publique.   »Les positions du patronat se sont radicalisées », a déploré le négociateur de FO, Stéphane Lardy. « Est-ce une posture ? Est-ce que c’est un jeu (avec le gouvernement) sur le Pacte de responsabilité? ».  Un sentiment partagé par sa collègue de la CFDT, Véronique Descacq: « c’était une journée perdue, une journée de posture à destination de je ne sais qui ». « Un fossé s’est creusé aujourd’hui entre les syndicats et le patronat, arquebouté sur des propositions destinées à faire des économies sur le dos des demandeurs d’emploi, et notamment les plus précaires », a renchéri le représentant de la CGT Eric Aubin, qui était allé jusqu’à déchirer le texte patronal devant les caméras, à son arrivée au Medef.  Le négociateur de la CGT a appelé les « salariés, les intermittents, les intérimaires à se préparer à la mobilisation ». « Si nous sommes des milliers devant le Medef, ça va changer la donne », a-t-il assuré, proposant que la question des intermittents soit reportée à une « négociation à part ». Une option refusée par le Medef.   »Les trois organisations patronales ne signeront pas un accord avec des aménagements à la marge et des coûts additionnels », a prévenu le négociateur du Medef, Jean-François Pilliard. Car « à l’horizon 2017″, la dette du régime pourrait atteindre « 40 milliards d’euros ».  Avant même l’ouverture de la séance, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait accusé le patronat de jouer au « casse-cou ». Il a même « déconseillé au Medef de persévérer dans son erreur » sur les intermittents. Un dossier que le gouvernement préfèrerait ne pas voir ressortir à l’approche des municipales. Depuis le très médiatique conflit des intermittents en 2003, les partenaires sociaux se sont eux-mêmes gardés d’ouvrir cette boîte de Pandore.

 

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