Pacte de responsabilité : Ayrault dans la panade avec les contreparties

Pacte de responsabilité : Ayrault dans la panade avec les contreparties

 

 

Ayrault est dans la panade avec les contreparties, d’un coté Hollande évoque de moins en moins des objectifs chiffrés d’emplois, de l’autre le PS (surtout la gauche) veut absolument des chiffres précis. Du coup, on a du mal à comprendre ce qui pourrait constituer engagement ou non. Deux hypothèses, ou bien des chiffres précis d’embauche seront indiqués et dans ce cas, le pacte de responsabilité finira en eau de boudin car les entreprises n’accepteront  pas ce pari fou qui consiste à embaucher avant d’avoir des commandes ; Soit au contraire, ce qui est vraisemblable, les engagements seront surtout de l’ordre de qualitatif (formation, dialogue, place des jeunes et des séniors etc) et alors ce pacte pourrait avoir un sens. Mais de toute manière, le pacte  n’est pas à l hauteur des enjeux. Par ailleurs on comprend mal qu’une question fiscale soit soumise au seul débat entre syndicats et patronat. Gattaz avait clairement remis en cause hier les contreparties ( après s’être fait remonter les bretelles par ses adhérents En réponse, la porte-parole du Parti socialiste (PS), Annick Lepetit, qui a rapporté les propos du Premier ministre : « Le dialogue social ne peut pas reposer sur des oukases », a expliqué Jean-Marc Ayrault devant les députés de sa majorité en réaction aux propos du président du Medef, Pierre Gattaz, sur le pacte de responsabilité. Depuis Washington, où il accompagne François Hollande, le patron des patrons avait expliqué ne pas vouloir entendre parler de « contreparties » dans le cadre du pacte de responsabilité, en demandant qu’on arrête en France « de gérer par la contrainte ». Cette déclaration a dynamité le pacte de responsabilité qui devait permettre de relancer l’économie et endiguer le dérapage budgétaire. Selon Pierre Gattaz, il faudrait non pas 30 mais 60 milliards d’euros d’allègement de cotisations. Du côté de l’Élysée et de Matignon, on minimise l’incident. S’exprimant devant des caméras de télévision, Jean-Marc Ayrault a déclaré souhaiter que « Pierre Gattaz quand il sera revenu en France, rencontre le plus vite possible les organisations syndicales comme c’était prévu, pour engager le dialogue social (…) ». « Je pense que le décalage horaire parfois peut causer des problèmes… », a-t-il ajouté. « La tradition républicaine veut qu’on ne critique pas à l’étranger la politique de son pays, a fortiori quand on est invité du président de la République », a lancé pour sa part Annick Lepetit. « Sur le fond, nous rappelons à Pierre Gattaz qu’il s’agit d’un pacte de responsabilité et non d’irresponsabilité », a-t-elle ajouté. Interrogée sur les motivations du patron des patrons, Annick Lepetit a lâché : « Il faudra lui demander à son retour si le président de la République ne l’oublie pas là bas ». « Nous rappelons aussi à Pierre Gattaz que c’est lui qui arbore à sa boutonnière depuis plusieurs mois un pin’s promettant un million d’emploi. Tenir sa parole ne concerne pas que les hommes politiques, cela engage aussi le patronat. Il serait mieux que le président du Medef apprenne la constance et arrête la danse de Saint Guy », a-t-elle poursuivi.  À Matignon comme à l’Élysée, on souligne qu’il y a une dynamique autour du pacte de responsabilité et que les discussions se passent bien. On sous-entend ainsi qu’il y a d’autres interlocuteurs au Medef, prêts à jouer le jeu. La négociation est bien engagée et il y aura de toute façon, une heure de vérité fin février ou début mars. C’est à cette date que le patronat proposera par écrit les contreparties au pacte.

 

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