Un « médiateur » chargé du bien-être animal et pour le chômeur ?
Il y a eu le jeter de chat, un geste inadmissible d’un abruti légitimement puni d’un an de prison. Pour autant faut-il créer un nouveau machin, le « médiateur » des animaux comme le propose la sénatrice Jouanno qui doit s’ennuyer dans un sénat qui ne sert à rien. Certes les animaux méritent d’être respectés mais la priorité n’est certainement d’inventer un nouveau machin administratif ; la priorité, la seule, l’unique, l’urgente, la dramatique : la lutte contre le chômage. Sil devait y avoir un médiateur ce devrait être pour protéger le chômeur maltraité par Pole emploi et le gouvernement, ignoré même. Nos élus (députés, sénateurs, autres) ignorent tout du drame du chômage, et d’une façon générale des réalités économiques et sociales. Combien se sont déjà rendus à Pole emploi ? Combien ont vécu la souffrance, l’humiliation de perdre son emploi, son logement et parfois avec sa famille ? Pas étonnant 60% des députés sont des fonctionnaires, assurés à vie d’un emploi, d’un salaire. La majorité des membres du gouvernement sont aussi des fonctionnaires qui raisonnent en termes de dépenses avant de penser recettes. S’occuper des animaux avant de s’occuper des hommes est caractéristique d’une société qui pète les plombs (même sil faut effectivement protéger les animaux et même les aimer). A cet égard la proposition de la sénatrice Jouanno est plus que surréaliste. Le fait que l’animal soit considéré comme un « bien meuble » dans le Code civil fait que « tout ce qui est acte de cruauté envers un animal est aujourd’hui très peu sanctionné en France », a indiqué Jouanno à l’AFP, à l’occasion d’un colloque au Sénat organisé par le club de réflexion Ecolo-Ethik, qu’elle préside avec la magistrate Laurence Vichniesky. La récente condamnation à Marseille d’un homme après la diffusion de vidéos sur internet où il jetait un chat en l’air à plusieurs reprises est « une exception », estime Mme Jouanno. L’ex-secrétaire d’Etat à l’Ecologie souhaite s’appuyer sur les conclusions du colloque pour faire 25 propositions pour lutter contre la « maltraitance inutile » et mieux déterminer la place de l’animal dans le système économique, le droit mais aussi l’éducation ou la culture. Dans l’élevage, par exemple, « faire du bien-être animal, c’est perdre de l’argent », indique-t-elle, en raison du « système de subventions publiques » mais aussi de la grande distribution qui « exerce une pression à la baisse sur les prix et ne valorise jamais les produits respectueux du bien-être animal ». La sénatrice centriste plaide ainsi pour une modification du Code civil, « symboliquement nécessaire » pour qualifier les animaux d’ »êtres sensibles », mais surtout la création d’un « médiateur de l’animal, sous forme d’une autorité indépendante avec une capacité judiciaire, une personne qui s’occuperait de vérifier que la législation actuelle est bien appliquée ». Parmi les autres propositions envisagées: la suppression de la dissection dans les écoles, collèges et lycées en favorisant en milieu scolaire « l’étude du vivant et non du mort » ou la reconnaissance d’un droit à « l’objection de conscience » pour les étudiants devant mener des expériences sur les animaux, comme les étudiants en médecine.
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