Grève des dentistes : ne pas tout mélanger
Les charges des dentistes ont effectivement augmenté et certaines prestations sont tout juste à l’équilibre. Par contre, nombre de dentiste ne se privent pas de multiplier par deux ou trois le véritable coût d’une couronne, d’un bridge ou d’un autre appareil dentaire. Et là les dentistes portent une responsabilité si ces coûts ne sont plus accessibles à certains patients. Par ailleurs les dentistes ne sont pas moins favorisés que les médecins généralistes loin s’en faut (rentabilité, horaires, jours de congés). Ceci dit il est juste de considérer que les actes ne sont pas assez remboursés par la sécurité sociale et que cela influe sur l’accès aux soins .La situation des dentistes appellerait sans doute un audit assez approfondi de la véritable situation financière du secteur. A l’appel du premier syndicat de la profession, les médecins protestent notamment contre le prix des soins dentaires de moins en moins bien remboursés. Plus de 10 milliards d’euros sont dépensés par an en frais dentaires. Les complémentaires prennent en charge 40% de la somme, un tiers pour la sécurité sociale, et le reste donc 25 % à payer par les patients qui souvent n’ont pas les moyens et doivent renoncer. Dans le cas d’un bridge, d’une couronne, ou d’un appareil dentaire, les tarifs sont libres depuis 1986. Seule une toute petite partie est remboursée par la sécurité sociale. 75 euros par exemple pour une couronne dont la facture pour le patient s’élève en moyenne à plus de 500 euros. Ce dérapage est dénoncé régulièrement par les associations de consommateurs. Ce ne sont pas les dentistes qui sont responsables du reste à charge des patients mais l’assurance maladie qui a bloqué les remboursements, assure la confédération nationale des syndicats dentaires, à l’origine de la grève. La base de remboursement de ces actes-là n’a pas bougé depuis 25 ans Thierry Soulier, secrétaire général du syndicat majoritaire des dentistes « On se retrouve avec une situation où d’un côté on a des actes qui n’équilibrent pas de façon économique un cabinet, c’est-à-dire que quand vous allez chez le dentiste, la carie ou l’extraction de dent ne sont pas rentables. Et de l’autre des actes trop chers pour certains patients qui ne peuvent pas y accéder. La base de remboursement de ces actes-là n’a pas bougé depuis 25 ans », explique le secrétaire général du syndicat, Thierry Soulier. Le syndicat qui représente un tiers de la profession réclame une revalorisation massive des tarifs de la sécurité sociale, ce qui permettra, selon lui, un rééquilibrage. Les dentistes assurent qu’ils n’ont pas le choix car leurs charges ont explosé. Elles représentent aujourd’hui 65% des recettes d’un cabinet dentaire. D’où ce mouvement de grogne assez inhabituel avec des cabinets fermés, une suspension des tours de garde et à partir du mardi 4 février, l’arrêt des transmissions des feuilles de soins papiers à la sécurité sociale.
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