Gouvernement- PS : coming out idéologique et conversion tardive
En quelques jours, gouvernement et PS se sont convertis à la sociale démocratie, un gros mot précédemment pour eux. Une conversion un peu tardive et un peu suspecte car dans les faits la bureaucratie, le centralisme, l’étatisme nourrissent encore l’action du gouvernement. Témoin les difficultés qu’il a à tailler dans les superstructures étatiques et politiques pour réaliser les 50 milliards d’économies prévus. Depuis que François Hollande a ouvert la voie lors de sa conférence de presse du 14 janvier, il ne se passe guère de jour sans qu’un ministre fasse son « coming out » social-démocrate tout en assurant ne pas être un converti de la onzième heure. Michel Sapin a ainsi fait jeudi, lors de ses vœux à la presse, un long développement sur ce sujet dont il a lui-même admis qu’il était décidément « à la mode » en ce début d’année. « Alors c’est quoi, un ministre de gauche social-démocrate ? » a-t-il lancé. « C’est transformer les systèmes sociaux pour les adapter au monde dans lequel nous vivons, c’est ni casser ni conserver (…), mais c’est transformer, progresser. » « Etre social-démocrate, c’est faire évoluer la société française vers plus de responsabilité », a-t-il ajouté. Dans une interview inattendue au magazine de charme « Lui », il insiste en assurant que sa vision social-démocrate est « celle de la recherche du compromis social » et que telle est aussi la ligne de François Hollande. A un journaliste qui l’interrogeait sur cette profession de foi, en marge de ses voeux, Michel Sapin a répondu que c’était ainsi depuis qu’il était « né en politique » et que la social-démocratie était après tout « une forme de socialisme ». Lundi dernier, c’est le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui disait assumer « depuis longtemps » la ligne social-démocrate désormais revendiquée par le chef de l’Etat français.
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