Contrats de génération: le fiasco
On devait réaliser 500 000 contrats de génération en ans, en fait il y en aura seulement 20 000 en 2013. Dommage évidemment ( il s’agissait là de vrais emplois , pas comme les contrats d’avenir )mais l’idée est très technocratique, elle ignore les réalités et en particulier la conjoncture qui n’incite pas à l’embauche de nouveaux salariés. Car il s’agit en fait d’un pacte de remplacement d’anciens salariés alors que la visibilité est insuffisante pour savoir si une entreprise pourra bien embaucher un jeune à la place d’un ancien. Il aurait sans doute été préférable de promouvoir l’apprentissage (même si ce ne sont pas exactement les mêmes catégories sociales visées) qui en France est largement sous estimé voire discrédité. Michel Sapin, le ministre du Travail, se rendait ce vendredi 10 janvier dans trois entreprises du Val d’Oise. Objectif: promouvoir les contrats de génération, ce dispositif qui permet aux entreprises qui combinent embauche d’un jeune en CDI et maintien d’un senior en emploi de recevoir une aide de l’Etat pendant trois ans. Lancé en mars dernier, il a bien du mal à décoller. Seules « 20.000 aides à l’embauche ont été demandées » depuis leur mise en place, a admis le ministre. Alors que l’objectif, ambitieux, était de 75.000 embauches en un an et de 500.000 en cinq ans. Michel Sapin maintient pour autant ses attentes, de « 100.000 embauches en 2014 et autant par an pendant cinq ans ». »J’entends que ça ne décolle pas, mais le contrat de génération a neuf mois, c’est relativement court. Il y a des difficultés, c’est vrai, mais dans les grandes entreprises et celles de moins de 50 salariés, ça marche très bien », a-t-il ajouté. Effectivement, les entreprises de taille moyenne ne sont pas du tout séduites par ce type de contrat. Le gouvernement misait sur des accords de branche pour mettre en place le dispositif, mais les branches professionnelles, elles aussi, boudent les contrats de génération. L’une des explications qu’avancent les entreprises est que l’idée à première vue séduisante de lier embauche d’un jeune et maintien d’un senior ne fonctionne pas dans tous les secteurs. S’ajoute à cela un contexte économique fragile qui ne pousse pas au recrutement. Même avec une aide de l’Etat pendant quelques mois. Le ministre a demandé une « accélération des accords ». Il projette de recevoir les partenaires sociaux pour discuter de modifications éventuelles à apporter à ces contrats. Organisations syndicales qui ont déjà toutes pointé du doigt l’échec de l’outil tel qu’il existe aujourd’hui. Au cabinet de Michel Sapin, certains évoquent déjà la possibilité de sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Déjà, dans les entreprises de plus de 300 salariés, aucune aide n’est prévue, mais une pénalité financière est infligée en l’absence de mesures pour l’emploi des seniors et des juniors.
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