French bashing ou lucidité
Dans un article récent de Newsweek une journaliste éreinte la France, ses lourdeurs, son immobilisme, sa fiscalité. Du coup la presse française s’empresse de dénoncer le french bashing, un exercice international à la mode notamment depuis l’élection de Hollande. La question est cependant de savoir si ce traitement est juste ou non. Si l’on en juge par les résultats jusque là (croissance, chômage, déficits etc.), il y pourtant lieu de inquiéter. La dernière enquête économique de Markit montre que la France peine à sortir vraiment de l’atonie, déjà mauvaise en novembre, cette enquête se dégrade encore en décembre et subit ma plus forte baisse en six mois. En clair, la France va frôler la récession en cette fin d’année. Au-delà des aspects conjoncturels demeurent surtout les handicaps structurels et ils sont nombreux. Un système éducatif en décomposition, un chômage de masse (7 à 8 millions de chômeurs en réalité) une croissance absente, un record mondial en matière d’impôt, une administration pléthorique, et des déficits qui perdurent (prochain dossier l’assurance chômage). Surtout un interventionnisme étatique qui paralyse tout et tue la compétitivité et l’initiative. Les français sont lucides, ils ne croient pas aux promesses gouvernementales, ni en ses compétences pour la croissance et l’emploi. Près de 70% sont pessimistes. Certains médias complaisants essayent d’inverser la tendance en insistant sur la nécessité de reprendre confiance et sur les atouts de la France. Ils en profitent pour dénoncer le french bashing. La vérité est pourtant simple la France est victime de paralysie générale, les reformes ne sont que des réformettes (dernier exemple en date, la formation professionnelle où on aurait du consacrer au moins la moitié des moyens-30 milliards par an- à la formation des chômeurs) ; aucune force politique, aucun leader ne parait t porteur d’une stratégie de renouveau significatif et crédible. La France set engluée dans son immobilisme en particulier du faiat de la mainmise d’une oligarchie fonctionnarisée sur la société (administration bien sûr, mais aussi politique, économie et même culture, la preuve on nomme même des énarques aux postes culturels). Aucun responsable ne dispose de la légitimité, de la compétence et du courage pour engager les réformes structurelles qui imposent. La France est à coup sûr le prochain malade de l’Europe tandis que l’Espagne, l’Italie et même la Grèce commencent à sortir de l’ornière. Alors french bashing ? Non, lucidité.
0 Réponses à “French bashing ou lucidité”