Chômage : les freins à l’emploi
Les freins à l’emploi sont nombreux : absence de visibilité fiscale, dégradation des marges, coût social du travail, conjoncture déprimée mais aussi formalités administratives trop complexes notamment « la peur du 50ème salarié ». Car à partir de là, les obligations légales se multiplient. Par exemple: jusqu’à 49 salariés, l’entreprise doit procéder à l’élection de deux délégués du personnel. Changement de monde à partir de 50 salariés: elle doit alors procéder à l’élection d’un comité d’entreprise, avec trois représentants et leurs suppléants. A cela s’ajoute l’élection d’un CHSCT, un organe chargé des questions d’hygiène et de sécurité, qui doit se réunir tous les trimestres. Autre exemple: jusqu’à 49 salariés, la direction doit informer les délégués du bilan annuel des heures supplémentaires. A partir de 50, elle doit en plus engager une négociation annuelle sur les salaires, mettre en place un accord sur l’égalité hommes-femmes, la prévoyance, la mutuelle santé ou encore les seniors. Si les patrons de PME ne sont pas contre ces négociations, ils redoutent leur coût, et le temps qu’il faut y consacrer. Du coup, ils sont nombreux à faire le dos rond pour rester à 49 salariés. « Quand une entreprise dépasse le seuil de 50 salariés, elle ramasse une série de 30 obligations complémentaires à assumer », a affirmé Jérôme Dedeyan, président de Debory Eres au micro de BFM Business. « Certaines de ces obligations sont excellentes, comme le fait de mettre en place une représentation du personnel. Mais d’autres sont exclusivement administratives et extrêmement lourdes. » « Par exemple, le paiement 10 jours à l’avance des cotisations Ursaf, ou un nombre incroyable d’obligations déclaratives supplémentaires », a-t-il précisé. « Ces obligations gagneraient à être repoussées, par exemple, au seuil de la PME européenne, à savoir 250 salariés. Car lorsque l’on dépasse le seuil de 50 salariés, il faut quasiment se payer un DRH à mi-temps, et assumer un coût supplémentaire à cause de ces obligations. » Même son de cloche chez Yann Trichard, patron de PME et délégué national du Cercle des jeunes dirigeants (CJD): « il est vrai que ce seuil est vraiment problématique, car il n’est pas du tout évident pour les entreprises de 50 personnes d’être structurées, surtout en période de crise, pour pouvoir passer ce seuil ».
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