Inversion du chômage truquée
Pôle emploi a constaté des baisses du chômage mais pas l’INSEE qui prévoit au contraire une montée en 2014. La raison : Pôle emploi ne prend en compte que les inscrits tandis que que l’INSEE compte les radiés (qui peuvent atteindre jusqu’à 200 000 comme en juillet 2013 ! ) et les non inscrits. Une différence de taille qui incite évidemment Pôle emploi à « nettoyer » les listes. En tout état de cause on comprend mal comment le chômage peut diminuer quand la croissance est à plat (0.1 ou 0.2% en 2013) alors qu’il faudrait de l’ordre de 0.8% pour le stabiliser et environ 1.5ù pour recommencer à en créer de nouveau. Les chiffres mensuels que donne le gouvernement sont ceux des demandeurs d’emploi, comptabilisés par Pôle emploi et la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Ils mesurent la variation d’un mois sur l’autre du nombre d’inscrits sur les fichiers de Pôle emploi. Les demandeurs d’emploi sont répartis en cinq catégories. La catégorie A, la plus importante, concerne les personnes qui n’ont exercé aucune activité dans le mois. C’est celle sur laquelle communiquent les médias et le gouvernement. Les catégories B et C regroupent ceux qui ont travaillé moins de 78 heures sur la période. Et les catégories D et E ceux dispensés de rechercher activement un emploi, pour des raisons telles qu’une maladie ou le suivi d’une formation. Pour sa part, l’Insee procède à une enquête auprès de 100.000 personne pour calculer le taux de chômage, en se basant sur la définition du demandeur d’emploi du Bureau international du Travail (BIT). Soit toute personne de plus de 15 ans, immédiatement disponible, cherchant activement un emploi et n’ayant pas travaillé, qu’elle soit ou non inscrite à Pôle emploi. Contrairement aux données ministérielles, celles de l’Institut prennent en compte les radiés et les non-inscrits à Pôle emploi. Malgré des divergences ponctuelles, ces deux indices ont tendance à converger. Mais il encore une façon de mesurer le chômage en France: celle d’Eurostat, l’institut de statistique européen. Chaque mois, il publie un taux de chômage prenant en compte à la fois les chiffres de la Darès et ceux de l’Insee. Eurostat comptabilise en outre les demandeurs d’emplois des DOM, quand l’Insee publie un taux pour la métropole et un autre pour l’Outre-mer. Quand le gouvernement s’engage à inverser la courbe du chômage d’ici la fin 2013, il parle de celle établie par la Dares à partir des chiffres de Pôle emploi. Attention, la publication d’aujourd’hui n’est pas la dernière concernant l’année 2013, puisque le nombre de nouveau demandeurs d’emploi en décembre ne sera annoncé, lui, que fin janvier
0 Réponses à “Inversion du chômage truquée”