Martin aux européennes: un ouvrier au PS, un scandale ?
Scandale, un ouvrier syndicaliste en tête sur une liste européenne ; c’est évidemment une surprise. Surtout dans un parti dit de gauche qui n’en compte aucun parmi ses dirigeants. On attendait comme d’habitude une fonctionnaire ou un apparatchik. La droite crie à la traîtrise (avec FO qui a l’habitude de cracher sur la CFDT avec une extrême élégance). Alors scandale ? Oui mais pas celui qu’on croît, le vrai scandale c’est que PS qui se dit représentant des couches populaires ne compte aucun ouvrier, aucun employé du privé, aucun agriculteur, aucun commerçant parmi la direction. Contrairement aux partis de gauche en Allemagne, en Grande Bretagne et ailleurs Le vrai scandale c’est que la politique soit devenue une filière pour les fonctionnaires et les apparatchiks. En fait la classe politique n’admet qu’un intrus vienne s’immiscer dans oligarchie qui leur assure carrière, revenus et renommées. Martin n’a sans doute pas choisi le meilleur moment pour entrer en politique car le PS va sas doute prendre la fessés de sa vie, cela permettra au moins de limiter les dégâts. Aux Européennes, les français ne voteront pas pour les élus d’une Europe inconséquente mais pour sanctionner Hollande et le PS. C’est en tout cas un beau pied de nez à toute la classe politique et à ses apparatchiks « En attrapant dans ses filets le syndicaliste emblématique du combat non moins symbolique des salariés de Florange, le PS réussit une belle opération », prévient d’entrée Philippe Waucampt, dans le Républicain lorrain pour qui « Avec Edouard Martin, l’affichage est réussi. » Olivier Berger dans la Voix du Nord y voit « une très belle +prise de guerre+ indéniablement réalisée par le PS ». »Incontestablement, un beau coup politique pour le PS, en mal de dynamique », affirme de son côté Daniel Muraz, pour le Courrier Picard. »Un atout » pour le Parti socialiste, assure Dominique Quinio, dans La Croix. Et l’éditorialiste d’expliquer : « Dans un climat politique où l’électorat traditionnel de gauche témoigne de sa déception à l’égard de l’équipe au pouvoir et peut être tenté par l’abstention ou par le FN, désigner un ouvrier, syndicaliste, représente un atout. » Dominique Garraud (Charente Libre) abonde dans ce sens: « L’opération Edouard Martin est la seule chance pour les socialistes de retenir quelque peu un électorat ouvrier déçu et basculant inexorablement vers le Front national. » En effet, relève Hervé Cannet dans La Nouvelle République du Centre-Ouest : « le PS attire dans ses filets, un personnage emblématique de la classe ouvrière, lui qui n’a plus vraiment d’assise dans ce milieu. » »Un ouvrier en porte-drapeau du Parti socialiste, on n’avait pas vu cela depuis des lustres. Pour une fois, le PS ne dégaine pas un apparatchik ou un fonctionnaire », constate Alain Dusart (L’Est Républicain). « Leur ouvrier ne manquera pas d’allure », juge-t-il. D’une manière plus large, Olivier Berger (La Voix du Nord) pense que « au moment où l’opinion publique rejette la classe politique, l’arrivée d’un ouvrier et syndicaliste, d’un homme de terrain devrait insuffler un air revigorant dans l’atmosphère européenne. » Un air « rafraîchissant » pour Daniel Muraz (Le Courrier Picard). Christophe Bonnefoy dans Le Journal de la Haute-Marne demande à Edouard Martin, en cas d’élection, qu’il « apporte avec lui au sein de l’hémicycle, la même verve, la même capacité de dénonciation qu’il avait devant les micros et les caméras. » Car son « expertise en politique industrielle ne pourra qu’être bienvenue au Parlement européen », note Dominique Garraud (La Charente Libre). Jean-Michel Servant (Le midi Libre) relève comme d’ailleurs tous les éditorialistes, mais avec une pointe d’humour en plus que cette nomination « à déclencher une controverse aussi brûlante que les hauts-fourneaux de Florange. Quand ils fonctionnaient encore, naturellement. » Et plus sérieusement de rappeler que « avant le syndicaliste d’ArcelorMittal, beaucoup ont tenté l’aventure, franchi le Rubicon de la politique. »
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