Ecotaxe: manif de routiers
Nouvelle manifestation de routiers samedi contre l’écotaxe. Une manifestation appelée par le syndicat minoritaire OTRE qui aura du mal à mobiliser la majorité de la profession dont la représentation est de plus en plus éclatée et affaiblie. Un secteur en pleine crise qui connaît des records de défaillances d’entreprises du faiat notamment de la concurrence étrangère des ex pays de l’Est. Plusieurs milliers de camions, 2.100 selon le ministère de l’Intérieur, 4.000 selon la fédération, avaient déjà défilé il y a quinze jours à l’appel de l’OTRE, créant des ralentissements autour des grandes villes. Les cortèges s’étaient rassemblés autour de portiques écotaxe. Pour l’OTRE, le gouvernement doit purement et simplement renoncer au dispositif. Le calendrier de la mise en place de l’écotaxe « n’est pas arrêté », a indiqué Matignon vendredi, après que le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a indiqué que la taxe ne pourrait être mise en place avant 2015. Le ministre de l’Écologie Philippe Martin avait, lui, évoqué une suspension de l’écotaxe dans l’attente de la remise à plat de la fiscalité, au moment de l’annonce de cette vaste réforme par le Premier ministre. La taxe, applicable sur les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur 15.000 km du réseau routier hors autoroutes, devait avant sa suspension cet automne entrer en vigueur début 2014 après plusieurs reports. Les autres fédérations du secteur, en revanche, n’appellent pas leurs adhérents à manifester. Toutefois, affirme l’OTRE, des adhérents ou des unions régionales d’autres organisations participeront au mouvement. La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), l’Union des Entreprises de transport et de logistique (TLF), l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et la Chambre syndicale du déménagement (CSD) acceptent le principe de l’écotaxe tant qu’elle est compensée par une majoration forfaitaire de leurs prix. Votée par l’Assemblée nationale, cette disposition doit leur permettre de répercuter l’écotaxe sur leurs clients. »Samedi ce n’est pas le combat de la profession mais le combat d’une organisation », a dénoncé dans un communiqué l’UNOSTRA Aquitaine. Pour Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR, il est plus urgent de mener à bien les négociations entamées avec le ministère des Transports pour moderniser la filière. Abandonner l’écotaxe serait lourd de conséquences pour l’État. En vertu du contrat signé avec Ecomouv’ dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP), il devra payer près d’un milliard d’euros à l’entreprise en remboursement des investissements réalisés. Le report ne sera pas neutre financièrement non plus. L’État doit payer à la société un loyer mensuel de 18 millions d’euros à partir du moment où le système de collecte est homologué, même si la taxe n’est pas appliquée. La décision concernant cette homologation technique est attendue début décembre. Ecomouv’ en revanche, qui devait livrer le dispositif en juillet dernier, doit verser à l’État huit millions d’euros mensuels d’indemnités de retard.
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