Fiscalité : de la révolte à la révolution ?
Face à la montée du mécontentement, « désormais tout est possible en France » a déclaré lundi Boutih député du PS. Pour Ségolène Royal, La fronde des bonnets rouges en Bretagne est une « révolte citoyenne ». « C’est une révolte citoyenne, une demande de compréhension de l’état du pays et de la façon dont on s’en sort », a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes au cours de l’émission Le supplément politique sur Canal+. Ce mouvement est également pour elle « une demande de sens : à quoi servent les différents sacrifices qui sont demandés? Quand ces sacrifices vont-ils porter leurs fruits? Sont-ils répartis avec justice? » L’ancienne candidate à la présidentielle dit préférer « des peuples en mouvement à des peuples apathiques et qui se disent ‘on n’a plus rien à faire ni même à revendiquer’. La levée des Bretons, il y a quelque chose qui est assez réconfortant », a encore dit Ségolène Royal. « Mais entendons-nous bien : ça veut dire que derrière il y a beaucoup de souffrances ». Ségolène Royal a en outre jugé « totalement absurde » l’application de l’écotaxe en Bretagne. « On a voulu appliquer un système allemand où les gros camions sont taxés parce qu’ils viennent d’Europe de l’Est, traversent l’Allemagne… Mais la Bretagne, qui est au bout de l’Europe, n’est pas traversée par les camions », a-t-elle dit. Et les mises en garde contre une implosion viennent de tous bords politiques. Jean-Vincent Placé, président du groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) au Sénat, estime que la hausse de la TVA « va peut-être être la goutte de trop ». « Faisons-y attention », a-t-il prévenu sur Radio J. « Le risque, c’est de passer de la révolte à la révolution. Ce danger existe lorsqu’on a un gouvernement qui est autiste », a pour sa part affirmé Marine Le Pen sur France Inter. « Il existe en France une véritable révolte (…), ce n’est pas une jacquerie locale », a insisté la présidente du Front national. Le président de l’UMP, Jean-François Copé, s’est aussi inquiété d’ »un délitement de la société française à un point inégalé ». « Pour la première fois, on voit une rupture nationale sur le consentement à l’impôt », a-t-il fait valoir sur France 3. Même constat lundi dans Le Parisien, du député UMP de Haute-Loire Laurent Wauquiez : « Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement, ce n’est pas juste le problème de la Bretagne, c’est l’incarnation de ce qui est en train de se passer partout en France: l’exaspération de la France qui travaille, commerçants, artisans, agriculteurs, salariés… » A en croire plusieurs enquêtes d’opinions, les Français partagent aussi ce constat. Selon un sondage Tilder-LCI-Opinionway, plus de sept sondés sur dix (72%) estiment que les mécontentements sociaux actuels vont déboucher sur un mouvement de grande ampleur. Et selon une autre étude CSA pour BFM, deux Français sur trois se disent prêts à descendre dans la rue contre de nouvelles hausses d’impôts.
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