Crise : la débâcle des élites
Jamais sans doute dans l’histoire da la république le fossé n’aura été aussi grand entre la population et ses élites. En cause sans doute le moule culturel dans lequel se fabriquent les dirigeants du pays. Tous adhérent à une approche centraliste, bureaucratique et théorique de l’économie et de la société. Une vision type sciences Po-ENA qui formatent ceux qui ont suivi ce cursus mais aussi l’ensemble des responsables ; une sorte d’idéologie qui s’impose à tous les politiques qui veulent faire carrière. Avec une caractéristique commune, une ignorance totale des réalités économiques et sociales. La plupart ont été élevés au lait de l’administration et ne raisonnent qu’en termes de dépenses, de structures, de procédures. Du coup la France (mais aussi l’Europe avec sa bureaucratie bruxelloise) est complètement étouffée par la fiscalité, les lois, les superstructures. Certes l’Etat doit intervenir dans les domaines régaliens pour définir le cadre commun mais ce qui est en cause c’est la nature, le volume et les modalités de cette intervention. En se préoccupant de tout, l’Etat se disperse, se contredit, et annihile toute initiative. En bref, la France souffre surtout d’un étouffement administratif et fiscal. Ce n’est pas d’un problème de gouvernement voire de majorité dont souffre le pays mais d’une pathologie culturelle. Dans le domaine de l’économie, enjeu central actuellement, il ya une incapacité totale à articuler politique macro économique et réalités micro-économiques. Sans parler des contradictions même au sein des politiques centrales. Dernier exemple en date la fiscalité sur les transports publics dont la TVA va passer de 7 à 10% en totale contradiction avec les objectifs environnementaux ; une décision encore beaucoup plus incompréhensible que l’écotaxe. La dialectique politique devient inaudible, une sorte de latin de messe pour initiés. Exemple, « l’impôt se un élément du pacte républicain ». Slogan qui légitime toutes les outrances fiscales et tous les gaspillages. Il faut avoir participé de près aux débats des instances ministérielles pour se rendre compte à quel point se situe la fracture entre le réel et l’imaginaire des dirigeants politiques et administratifs. Les responsables se confortent de leurs propres illusions. Pas étonnant la plupart des dirigeants politiques viennent du cénacle administratif et ne sont entourés dans les cabinets que par des fonctionnaires. Les experts et les intellectuels eux-mêmes sont contaminés, ils sont contraints d’adhérer pour la plupart au discours ambiant, et pour cause ils vivent pour l’essentiel de contrats ou de rémunérations publics. Pas question e déplaire. La crise économique prend aujourd’hui une dimension politique dont personne ne peut prévoir l’évolution, au-delà elle revêt surtout une dimension culturelle qui pose la problématique des rapports entre les dirigeants et les gouvernés.
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