Croissance Allemagne : très faible en 2013
Pour les principaux instituts allemands d’analyse économique, le DIW de Berlin, l’Institut Ifo de Munich, l’IWH de Halle et le RWI d’Essen, la croissance devrait atteindre 0,4 % cette année et 1,8 % en 2014. Ils anticipaient mieux dans leurs précédentes prévisions: 0,8 % en 2013 et 1,9 % l’année prochaine. Les instituts expliquent le mauvais résultat de la croissance en 2013 par un ralentissement de l’activité durant l’hiver 2012-2013. Mais pour autant, ils se veulent optimistes. «L’économie allemande est sur le point de connaître une reprise», écrivent-ils dans leur rapport rendu public jeudi. Le climat économique est favorable, selon les auteurs: amélioration de la situation mondiale, diminution des incertitudes sur l’avenir de la zone euro… Tout cela favorise la consommation intérieure soutenue par «le développement de l’emploi et l’augmentation des salaires». La population active devrait atteindre 42,1 millions de personnes en 2014, un record: 235.000 personnes supplémentaires cette année, 260.000 en 2014. Le taux de chômage devrait baisser de 0,1 point à 6,8 %. Une diminution modeste due en partie au chômage de longue durée difficile à résorber. Pour l’Allemagne, le principal risque économique réside dans les fragilités de la zone euro. Si les instituts de prévision constatent une stabilisation sur les marchés financiers grâce à l’intervention de la Banque centrale européenne (BCE), sa politique accommodante a atteint ses limites. Ils recommandent des actions de long terme. La situation n’a été calmée que «temporairement», écrivent-ils en invitant à la poursuite des réformes dans les pays en crise, notamment de leurs systèmes bancaires. Au moment où était publié ce rapport, l’Allemagne était encore sans majorité au Bundestag, les discussions entre la CDU et le SPD devant encore durer plusieurs semaines. Les instituts de prévision s’inquiètent à mots à peine couverts des choix qui seront faits par le prochain gouvernement. En 2013, les finances du pays devraient être en excédent de 0,1 %, de 0,3 % l’année prochaine et peut-être de 1,5 % en 2018, si les conditions économiques demeurent inchangées. Ce que les économistes souhaitent. Pour eux, aucune augmentation d’impôt n’est donc nécessaire dans les années à venir. C’est ce que demandaient les sociaux-démocrates durant la campagne. Pour les économistes, les excédents budgétaires doivent prioritairement bénéficier aux contribuables, puis permettre des investissements dans les infrastructures ou l’éducation. Les instituts mettent aussi en garde contre l’introduction d’un salaire minimum général à 8,50 euros l’heure, qui aurait des conséquences «plus négatives» qu’un salaire minimum négocié par branche. Ce thème se trouve au centre des discussions entre Angela Merkel et ses possibles partenaires de gauche, qui ont fait d’un salaire minimum à 8,50 euros une condition de leur ralliement.
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