Pas de consommation, pas de croissance
L’augmentation des dépenses contraiates (logement, transports, assurances, impôts) tue la croissance ; l’augmentation de la fiscalité en 2014 n’est pas de nature à inverser la tendance. En panne depuis le début de la crise, la consommation des ménages français restera donc pénalisée en 2014 par une troisième année consécutive de pouvoir d’achat en berne qui transforme en profondeur les comportements de dépense. Le pouvoir d’achat par unité de consommation, qui tient compte à la fois de la composition des ménages – un adulte représentant une unité et un adolescent une demi-unité – et de l’évolution démographique, est attendu en repli pour la troisième année consécutive en 2014. Il devrait reculer de 0,4% cette année après -1,5% en 2012, selon l’Insee, une situation inédite qui s’explique par les hausses d’impôts et un chômage élevé. Confrontés à un environnement incertain, les ménages rechignent à puiser dans leur épargne et la consommation stagne alors qu’elle progressait encore sur un rythme proche de 2% l’an au milieu des années 2000. Les achats de biens, qui représentent la moitié de la dépense totale de consommation des ménages, ont fait du surplace en juillet-août et s’inscrivent en repli de 0,1% sur un an. Cette relative résistance s’explique en grande partie par les dépenses dites contraintes (incompressibles) liées au logement, au transport ou aux assurances obligatoires. Selon une étude réalisée par le cabinet Altavia, spécialisé dans le secteur de la distribution, 73% des foyers français se disent directement touchés par la crise qui a même entraîné pour 24% d’entre eux une réduction de leur budget alimentaire. Pour 41% des foyers, les fins de mois difficiles commencent très tôt, avant ou à partir du 15 du mois selon Altavia, qui relève un « changement de comportement d’achat de plus en plus important entre le début et la fin de mois ».
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