EELV (les verts) : la lente décomposition
Autodestruction, suivisme, provocation, autant d’éléments qui sonnent sans doute le déclin des écolos politisés. Autodestruction : la main mise du clan Duflot et les départs des grandes figures d’EELV. Suivisme : par rapport au PS dans la mesure où les écolos n’ont pesé sur la politique environnementale, provocation enfin : avec la querelle inutile vis-à-vis de Valls sur les Roms. En faiat EELV aux dires même de Mamère est devenu un parti d’élus comme les autres plus préoccupés de tactique politicienne que d’écologie.la sanction devrait être sévère lors des municipales mais surtout lors des européennes. »Nous sommes dans un moment difficile. Nous avons illustré pendant 10 jours le pire de l’écologie : les règlements de compte et la cuisine interne alors qu’on était en pleine Conférence environnementale », regrette Durand. « J’ai la crainte qu’on retombe à un parti qui se divise et qui se déchire », ajoute Jean-Philippe Magnen, porte-parole de la formation. L’élan des dernières européennes est loin. Cohn-Bendit est parti, la greffe Hulot n’a pas pris. L’ancienne candidate à la présidentielle, Eva Joly, est aujourd’hui marginalisée. Et Durand devrait céder la place à Emmanuelle Cosse, une proche de Duflot. D’où l’impression d’un rétrécissement du parti. A Angers, un mot revient dans toutes les bouches écolos : « nombrilisme ». Soit l’écueil qu’ils auraient aimé éviter. « La séquence n’est pas bonne pour le mouvement », constate Yannick Jadot qui reconnaît « des problèmes d’organisation et de démocratie interne. Il y a une auto-critique collective à faire. Il faut reparler à la société. » Animatrice de l’aile gauche du parti, l’eurodéputé Karima Delli alerte : « Il y a un véritable fossé qui s’est créé entre les militants et les cadres. Le départ de Noël exprime le ras-le-bol des militants. Il est temps de siffler la fin de la récrée et de retrouver le souffle de 2009. » « Il faut qu’on arrête de se regarder le nombril. On est passé des adolescents qui disent ‘non, non non’ tout le temps à une crise d’adultes », appuie Esther Benbassa, qui craint « une hémorragie » après le départ de Noël Mamère. « Il porte l’histoire des Verts, c’est un gâchis terrible », regrette la sénatrice. D’autres essaient de minimiser le claquement de porte de celui qui a fait le meilleur score écolo à la présidentielle. Comme Jean-Vincent Placé. A la tête du groupe écolo au Sénat, Placé pousse le tour de force jusqu’à faire croire que tout irait en fait plutôt bien. « Notre parti n’a jamais été aussi fort. C’est un parti qui tourne et qui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a sept ou huit ans », justifie le sénateur. Reste qu’à deux mois de son congrès, EELV s’installe dans une zone de très fortes turbulences.
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