La Chine malade du crédit
Sur la base de données acquises auprès de la société d’études spécialisée Use-Trust Studio, Reuters a pu établir que la moitié des « trust loans » émis en 2012 étaient utilisés pour refinancer des dettes antérieures et ne contribuaient pas directement à de nouveaux projets d’investissement.Parmi les 1.166 « trust loans » émis en 2012 examinés, qui représentent 234 milliards de yuans, soit environ 8% des 3.000 milliards de yuans de ce type de produits émis l’année dernière, 4% seulement sont explicitement destinés à des opérations de refinancement. Mais dans 37% des cas, les motifs invoqués sont le « financement du fonds de roulement », des « besoins de trésorerie » ou d’autres objectifs aussi vagues dont les spécialistes estiment qu’ils recouvrent en fait le refinancement de dettes antérieures. Dans 8% des cas, aucun détail sur l’utilisation des fonds n’était précisé. Les taux proposés aux épargnants par les sociétés fiduciaires émettrices se situaient entre 9% et 12% l’an, sensiblement au-dessus des 5% à 7% des produits de placement proposés par les banques. En n tenant compte de la commission de 1% à 2% perçue par la société fiduciaire, les taux payés par l’emprunteur peuvent facilement atteindre 15% sur des prêts à un ou deux ans, deux fois plus que le coût d’un crédit bancaire. Des niveaux qui hypothèquent un peu plus encore la capacité de remboursement et peuvent alimenter une spirale de l’endettement. Au-delà des collectivité locales, les entreprises de secteurs en surcapacité utilisent le marché des « trust loans » pour assurer leur survie.
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