Pas de vraie reprise de la croissance

Pas de  vraie reprise de la croissance

 

 

Le  PIB français au deuxième trimestre  a atteint 0,5%, sa meilleure performance depuis le premier trimestre 2011.  Des explications: la bonne résistance de la consommation des ménages (+0,4%), et la reprise de la production industrielle, provoquée par la nécessité pour les entreprises de reconstituer des stocks vidés pendant la récession. Pour autant, la reprise est-elle là ? Non, contrairement à ce que dit ce bon chiffre. Premier bémol : les moteurs de la croissance au printemps sont des moteurs très temporaires. Les dépenses des ménages ont, en fait, été largement tirées par la surconsommation d’énergie due à la rigueur de l’hiver.  Deuxième bémol : le restockage a vocation à s’interrompre dès que les surplus auront retrouvé leur niveau d’équilibre, ce qui prend trois à six mois en général, guère plus. Certes, le restockage est la plupart du temps le tout premier stade de la reprise. Mais celle-ci ne se déploie véritablement que lorsque l’investissement des entreprises, l’emploi et la consommation, alimentée par des nouveaux gains de pouvoir d’achat, prennent le relais. c’est là que le bât blesse car pour l’instant, le comportement des entreprises reste très prudent: leurs investissements ont encore légèrement reculé au printemps, et elles ont continué à licencier (27.000 postes détruit entre avril et juin). Quant à la consommation, au-delà de l’effet « chauffage », elle semble très contrainte pour le reste de l’année, compte tenu du niveau atteint par le chômage, par la rigueur salariale et l’alourdissement des prélèvements. La clé de cette reprise, c’est le gouvernement qui l’a entre les mains: soit il réussit à convaincre les entreprises que leur horizon fiscal et réglementaire va se stabiliser à la rentrée. A ce moment-là leurs comportements pourront se dégeler, en témoigne le frémissement de leur demande de crédit, selon la Banque de France. Et dans ce cas-là la reprise pourra se déployer timidement. les entreprises sont à nouveau sollicitées avec au bout du compte un alourdissement du coût du travail (financement des retraites, prise en compte de la pénibilité, hausse de la fiscalité sur les dividendes…), et elles seront le maillon indispensable qui manquera à la reprise. Dernier danger: que le gouvernement, qui espérait revivre un scénario à la Jospin (autrement dit surfer sur une reprise qui forcément finit toujours par arriver après une récession) se sente dispenser de lancer les grandes réformes dont la France a besoin pour assurer sa compétitivité à long terme (retraites, fiscalité, réduction de la dépense publique et modernisation de l’Etat…).

 

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