Sondage popularité : Hollande au plus bas depuis son élection (BVA ORANGE -)
1 – Exécutif : la remontée de mai n’était qu’une rémission, la baisse de l’exécutif reprend en juin, Hollande tombant à son plus bas niveau depuis son élection
Le mois dernier, dans la foulée d’un « cap » politique plus clairement assumé par François Hollande, BVA comme tous ses confrères enregistrait non seulement une interruption dans la baisse de l’exécutif, mais même une remontée du Président et du Premier ministre.
Depuis, tandis que les mauvaises nouvelles économiques se poursuivaient (chômage), et tandis que la gauche de gouvernement poursuivait son calvaire dans les élections locales partielles (Villeneuve sur Lot par exemple), ce « cap » présidentiel s’est chargé d’un contenu plus concret en termes de pistes de réformes.
L’appel à une certaine modération salariale dans le privé, le gel du point d’indice des fonctionnaires, les orientations du rapport Moreau commandé sur la réforme des retraites … ont mis « vent debout » les syndicats et la base électorale de gauche de François Hollande.
Résultat, corrélativement à son « bide » d’audience sur M6 dans « Capital », le Président perd 4 points de bonnes opinions en juin pour chuter à 31%, soit son plus bas niveau sur notre baromètre depuis son élection. Il se rapproche ainsi des records historiques d’impopularité enregistrés par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, tombé à 30% de bonnes opinions en octobre 2010 puis en février 2011.
Comme toujours Jean-Marc Ayrault est associé à ces évolutions. Il perd 3 points ce mois-ci pour se situer à 30% de bonnes opinions.
Les réformes envisagées déçoivent la gauche sans, pour le moment, convaincre la droite ou le centre.
Hollande perd ainsi 9 points en un mois auprès des sympathisants de gauche (passant de 76% à 67% de bonnes opinions) et s’effondre même auprès des sympathisants de l’extrême-gauche (-15 points) auprès desquels il devient pour la première fois majoritairement impopulaire : 55% (contre 42%) d’entre eux ont une mauvaise opinion du Président alors qu’ils étaient encore 57% à avoir une bonne opinion de lui le mois dernier.
Dans le même temps, les sympathisants de droite sont toujours aussi unanimes à le rejeter : 95% de mauvaises opinions ce mois-ci comme le mois dernier.
Ces réformes traumatisantes pour l’électorat de gauche, génèrent un sentiment d’une politique plus que jamais inefficace et injuste. 68% des Français estiment que la politique du gouvernement n’est pas juste et 83% qu’elle n’est pas efficace.
2 – Cote d’influence des personnalités : Valls toujours loin devant progresse encore. A droite, Juppé, Borloo et Fillon sont très bien placés, Wauquiez et Baroin très présents médiatiquement s’envolent, mais c’est Sarkozy qui reste plus que jamais le champion du « peuple de droite ».
Notre cote d’influence des personnalités politiques apporte ce mois-ci quelques confirmations : Valls toujours premier (52%) progresse encore (+4 points), suivi aux trois places suivantes par des hommes de droite modérée. Juppé, lui aussi en nette hausse (+3 points à 47%), et dans une moindre mesure, Borloo et Fillon sont les habituels dauphins du Ministre de l’Intérieur sur notre palmarès.
Mais les plus fortes hausses sont à mettre au crédit des plus visibles à droite dans les médias ces derniers jours : F. Baroin (+5 points) très en verve pour critiquer « l’école Buissionnière », et surtout L. Wauquiez (+9 points), qui a réussi son coup médiatique avec son « appel des 10 ».
Cependant, c’est plus que jamais Nicolas Sarkozy qui reste le champion du « peuple de droite » : avec 75% de bonnes opinions, il est la personnalité politique préférée des sympathisants de droite, 7 points devant Juppé et 13 points devant Fillon.
Enfin, les deux stars-ennemies de la campagne à Paris, NKM et Anne Hidalgo gagnent toutes deux respectivement 3 et 2 points. Mais c’est Valérie Pécresse, en hausse de 3 points auprès des Français, qui réalise la plus forte poussée auprès de sa base électorale, en gagnant 10 points auprès des sympathisants de droite.
3 – Image des partis politiques et perception du front républicain : les sympathisants de droite ne sont plus très chauds !
Notre cote d’amour des partis politiques confirme le désamour des Français à l’égard de leurs partis. Aucun parti n’atteint 40% de bonnes opinions et la plupart sont en baisse par rapport à avril.
Les 3 principaux partis politiques du pays, le PS, l’UMP, mais aussi le FN enregistrent les plus fortes baisses avec 3 points pour les deux partis de gouvernement et 4 points de baisse pour le FN.
Mais attention, cette baisse ponctuelle de juin sur l’image, qui ne revient qu’à effacer la hausse précédente, n’empêche pas le FN de progresser sur le temps long, tant en termes d’intentions de vote que de potentiel de vote (personnes n’excluant pas de voter pour ce parti). Dans notre dernière mesure publiée sur i-télé vendredi 20 juin, le FN gagnait 10 points de potentiel de vote par rapport à la précédente effectuée en mars 2012 sur Marine le Pen.
Corolaire à cette progression du FN sur le temps « long », l’idée du « Front républicain anti-FN », si elle est toujours majoritairement soutenue s’agissant de faire voter UMP à des électeurs de gauche (56% des Français souhaiteraient que le PS appelle à voter UMP en cas de duel UMP-FN) l’est un peu moins dans l’hypothèse où il s’agirait de demander à des électeurs UMP de voter PS (47% des Français souhaiteraient que l’UMP appelle à voter PS en cas de duel PS-FN). Mais surtout, ce front républicain serait aujourd’hui largement rejeté par les électeurs de l’UMP : seulement 23% d’entre eux seraient favorables à ce vote PS alors que 35% préféreraient même un vote FN !