Tunisie-Hollande : une visite qui tombe mal

Tunisie-Hollande : une visite qui tombe mal

Démocratie en panne, révolte  en Egypte, Hollande risque de ne pas être très à l’aise lors de sa visite en Tunisie. Aucune date n’a été fixée. Selon un premier calendrier, très ambitieux, les deuxièmes élections post-révolution auraient dû se tenir un an après les premières, soit le 23 octobre 2012. La coalition au pouvoir, dominée par les islamistes d’Ennahda, évoque désormais un scrutin pour la fin de l’année. « Une fable », tranche Selim Kharrat, de l’association al-Bawsala (« la Boussole »), qui a monté un observatoire l’assemblée constituante. L’ONG, comme d’autres, calcule que « le vote ne peut pas avoir lieu avant mi-2014″. C’est l’instance indépendante des élections, que les élus peinent à composer, qui choisira la date. Il faut aussi que l’assemblée adopte la loi électorale, celle sur la justice transitionnelle… Ce qui promet encore de longs mois de luttes. Après un an et demi d’âpres discussions, la quatrième version de l’avant-projet doit enfin être présentée lundi aux députés, pour un débat général qui s’annonce très long. Mais le vote, article par article, n’est pas encore fixé, et risque de ne débuter qu’après l’été. Sur le fond, des concessions significatives ont été faites. La liberté de conscience est clairement énoncée, de même que « l’égalité des chances » entre hommes et femmes. Les « droits de l’homme universels » ne sont plus conditionnés aux « spécificités culturelles du peuple tunisien ». Plusieurs points font encore débat, comme l’article 141, qui fait de l’islam la « religion d’Etat ». Les limites posées à la liberté d’expression sont jugées floues. Le régime politique, la répartition des pouvoirs, reste la question la plus problématique. Toutes les ONG s’inquiètent de la multiplication des atteintes à la liberté d’expression, chèrement conquise. Depuis deux ans, de nombreux artistes, journalistes, opposants, ont en effet été victimes de violences – impunies -, ou bien traînés en justice. Parmi les cas les plus emblématiques du moment, celui du rappeur Weld el 15, condamné à deux ans de prison pour une chanson sur la police. Le verdict en appel sera dévoilé mardi. Amina, la jeune Femen, est détenue depuis plus d’un mois « sans fondements », dénonce sa défense. Elle repasse devant le juge le 4 juillet, le jour de l’arrivée de François Hollande.

 

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