Archive mensuelle de juin 2013

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Tapie dédouane Sarkozy

Tapie dédouane  Sarkozy

Bernard Tapie réaffirme, dans un ouvrage à paraître jeudi chez Plon, que Nicolas Sarkozy n’a pas provoqué le recours à l’arbitrage pour solder son contentieux avec le Consortium de réalisation (CDR, créé pour solder l’héritage du Crédit Lyonnais), en 2008. « L’ancien président n’a pas cherché à m’aider. Il n’a pas provoqué l’arbitrage », dit l’homme d’affaires dans ce nouveau livre qui tourne, en bonne partie, autour de sa bataille avec l’ancienne banque publique, longue de près de vingt ans.   »Il n’a pas donné d’instructions en ma faveur à quiconque. Mais il ne s’est pas opposé à la procédure permettant de sortir d’un litige qui datait de? 1995. C’est tout », précise-t-il au sujet de l’arbitrage, qui lui a attribué 403 millions d’euros.  Il reconnaît s’être entretenu avec Nicolas Sarkozy « de nombreuses fois, à peu près tous les deux mois, avant, pendant et après qu’il soit président de la République ». « Sans être intimes ou proches, nous avons échangé », consent-il seulement.  Quant à l’arbitrage, l’ancien ministre livre un nouveau détail de la répartition de la somme qui lui a été attribuée.Il affirme avoir reçu, au final, les 45 millions d’euros liés à l’indemnisation du préjudice moral et 47 millions via sa société Groupe Bernard Tapie, soit environ 92 millions d’euros au total.   »Non, je n’ai pas volé l’argent qui m’a finalement été attribué. (…) Non, je n’ai pas coûté un sou au contribuable à qui j’ai au contraire rapporté beaucoup », déclare le copropriétaire de Groupe Hersant Media (GHM), qui a passé mercredi sa troisième nuit d’affilée en garde à vue.  Il estime ainsi que la somme que lui a attribué le tribunal arbitral est sensiblement inférieure au préjudice subi à l’occasion de la vente de l’équipementier sportif Adidas, en 1993, au bénéfice du Crédit Lyonnais, alors banque publique.  Par ailleurs, l’homme d’affaires rappelle également que le Lyonnais et ses filiales ont perçu d’importantes charges financières versées par les sociétés de Bernard Tapie avant leur placement en redressement judiciaire.  Les circonstances de l’arbitrage font l’objet d’une information judiciaire, qui a mené, ces dernières semaines, à la mise en examen de trois personnes: l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard, l’ancien président du CDR, Jean-François Rocchi et l’un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup.  Au sujet de ce dernier, Bernard Tapie affirme qu’ »il était particulièrement qualifié, malgré les insinuations des sites de désinformation Médiapart et Bakchich, pour siéger au tribunal arbitral ».

 

Confiance des ménages : baisse historique de puis 1972

Confiance des ménages : baisse historique de puis 1972

 

Mauvis signe pour la consommation et la croissance, la confiance des ménages s’écroule à son plus bas historique. La confiance des ménages a une nouvelle fois baissé en juin pour atteindre son niveau le plus bas enregistré dans les statistiques, a annoncé jeudi l’Insee. L’indicateur synthétique ressort à 78 points, soit une baisse d’un point après celle de quatre points un mois plus tôt, alors que 19 économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un indice à 81, leurs estimations allant de 78 à 82. La moyenne longue de cet indicateur est calée à 100. Les statistiques de l’Insee remontent à 1972. L’opinion des ménages sur leur situation financière passée a augmenté d’un point, celle sur leur situation financière future est stable, et leur opinion sur l’opportunité de faire des achats importants a baissé d’un point. Ces trois soldes restent largement en dessous de leur moyenne de longue période, souligne l’institut de la statistique. L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle recule d’un point et celle sur leur capacité à épargner dans les mois à venir perd trois points. Les ménages sont un peu plus nombreux à considérer qu’il est opportun d’épargner (+2 points), ce solde restant « largement au-dessus » de sa moyenne de longue période. Les perspectives d’évolution du niveau de vie continuent de baisser (-2 points), atteignant un nouveau minimum historique. Les ménages sont plus nombreux à anticiper une augmentation du chômage, le solde gagnant deux points.

 

Pourquoi la fin des TGV en France ?

Pourquoi la fin des TGV en France ?

 

La fin des nouvelles lignes TGV semble s’annoncer en France ; En cause, l’Etat des finances publiques, les perspectives de croissance et la situation financière du ferroviaire.  La première raison qui justifie la mise entre parenthèses de nouvelles lignes, c’est d’abord la stagnation de la croissance depuis 2011. Une stagnation qui a un impact sur les recettes fiscales et qui prive de ressources un Etat déjà surendetté. En fait, la France plafonne en dessous de 2000 milliards de PIB depuis 2007 et ce ralentissement est structurel.  La reprise devait avoir lieu en 2013, l’échéance est désormais repoussé en 2014 sans d’ailleurs de certitude sur ce redressement. En effet la crise pourrait bien se prolonger encore pendant plusieurs années. Tout dépendra d’une part de la conjoncture internationale, d’autre part de  la capacité de la France à retrouver une compétitivité.   Dans sa dernière note de conjoncture   l’INSEE  prévoit pour 2013 une croissance  à 0% contre +0,1% anticipé en décembre, et confirme celle de 0,1% pour le deuxième trimestre. « On reste sur plusieurs trimestres de dynamique très faible et on pense que ça va encore continuer », déclare Jean-François Ouvrard, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee. Pour Cédric Audenis, chef du département de la conjoncture, « le climat est dégradé, mais pas plus dégradé qu’il y a six mois », du fait notamment du socle de résistance apporté par le haut niveau des prestations sociales qui soutient le pouvoir d’achat des ménages. Or il est fortement question de remettre en cause le niveau de ces prestations sociales notamment en matière des retraites qui ne seront plus indexées sur l’inflation ou encore en matière d’allocations familiales.

Déficit et  chômage

 

Sur le front de l’emploi, l’Insee anticipe 74.000 suppressions de postes dans les secteurs marchands au premier semestre, avec un taux de chômage au sens du BIT qui atteindrait 10,6% fin juin en France métropolitaine (11,0% avec l’Outre-mer), tout près du record récent de 10,8% enregistré fin 1997. En fait, les moteurs intérieurs de la croissance restent à l’arrêt: la consommation des ménages, pénalisée notamment par la dégradation des perspectives de l’emploi et la hausse des prélèvements, leurs achats de logements ou encore les investissements des entreprises. S’agissant de ces derniers, l’Insee prévoit que le recul entamé au deuxième semestre 2012 se poursuivra, ne serait-ce que parce qu’ils se situent à un niveau encore élevé à ce stade du cycle économique. De plus, la faiblesse du taux d’utilisation des capacités de production limite les anticipations d’engagements d’investissements des entreprises, qui reculeraient de 0,5% au premier comme au deuxième trimestre. L’Insee voit trois aléas susceptibles d’affecter ses prévisions. Le premier porte sur le taux d’épargne des ménages, qui permet à ceux-ci de lisser les à-coups du pouvoir d’achat liés notamment à la hausse des prélèvements. Pour résumer,  il faut s’attendre à une poursuite de l’atonie de la croissance à une montée du chômage non seulement en 2013 mais aussi durant les années suivantes. . De leurs cotés ,les déficits budgétaires ne devraient guère évoluer (au moins 4% du PIB) en raisons de moindres rentrées fiscales et de dépenses sociales accrues (Assedic et retraites notamment) ; du coup mécaniquement l’endettement va croitre pour atteindre environ 100% du PIB vers fin 2013.Il sera difficile de le réduire les années suivantes en raison d’une montée très probable des taux d’intérêt.  Or la France s’est engagée dans le pacte budgétaire qui contraint à limiter les déséquilibres. Les dépenses  de fonctionnement mais aussi les investissements en feront les frais.

Remise en cause de toutes les infrastructures transport

 

 

Au delà de ce contexte économique et financier général, il faut prendre en compte la situation particulière du transport. En réalité,  les moyens destinés aux infrastructures sont plus que contingentés.. L’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) n’a guère qu’un budget annuel de 2,3 milliards d’euros par an et les 800 millions que doit apporter la future taxe Poids lourds pourraient ne compenser qu’une baisse de la dotation de l’État. . Il faut donc s’attendre à une sévère révision du schéma national d’infrastructures de transports (SNIT). Deux méthodes seront sans doute combinées, d’une part l’annulation de certains projets, ‘d’autre part l’étalement dans un temps plus ou moins déterminé des autres. A cet effet,  une   commission Mobilité 21 a été créée. Cette dernière a été mise en place en octobre dernier par les pouvoirs publics, avec mission de réexaminer le schéma national des infrastructures de transport (Snit) élaboré par le gouvernement précédent. Présidée par le député socialiste du Calvados Philippe Duron, cette commission réunit élus et experts. Ils doivent hiérarchiser les plus de 70 projets inscrits dans le Snit (ferroviaires, fluviaux, autoroutiers, portuaires…) et dont le montant atteint 245 milliards d’euros d’investissements (hors Grand-Paris) sur vingt-cinq ans.. En ce qui concerne les lignes de chemin de fer, Philippe Duron a rappelé que les projets de LGV engagés et en cours de réalisation ne seraient pas remis en cause. Pour les autres, Philippe Duron a clairement annoncé la couleur : « Il y a plusieurs temporalités à articuler : celle de l’usager qui est pressé, il veut des nouvelles infrastructures de transport vite, et celle des grands projets qui s’étalent sur plusieurs année ; C’est difficile pour une région qui vit une médiocrité ferroviaire, mais si ce n’est pas dans 15 ans, ce sera pour dans 20 ou 30 ans… Rien n’est perdu » !

 

Le nouveau grand Paris : environ 30 milliards pour 2030

Philippe Duron a bien pris la précaution d’écarter de sa réflexion le projet « Grand Paris ». Pour autant c’est environ 30 milliards qu’il faudra trouver pour ce projet dont le bouclage financier  est loin d’être assuré contrairement à ce qu’affirme le Premier Ministre Jean marc Ayrault. De toute manière, ce projet viendra peser sur les finances publiques et de fait amputera le financement d’autres infrastructures.  Jean-Marc Ayrault s’est engagé le 6 mars à la « réalisation intégrale » du futur métro automatique Grand Paris Express en 2030, soit 200 km et 72 nouvelles gares pour désaturer les transports en Ile-de-France, désenclaver des territoires et stimuler la croissance économique. Le Grand Paris Express et les améliorations des lignes existantes forment désormais un « plan unique et cohérent » baptisé « Nouveau Grand Paris », dont le Premier ministre a détaillé l’échéancier à partir des premiers travaux en 2015 jusqu’à la mise en service de « toutes les lignes en 2030″. Ce « Nouveau Grand Paris » – qui tente de se démarquer du « Grand Paris » de l’ère Sarkozy – est « d’une ambition sans précédent et il est financé », a affirmé M. Ayrault, devant un parterre d’élus et de décideurs économiques à l’université de Marne-la-Vallée. Ce projet de développement des transports « sera l’armature du développement de l’Ile-de-France », a-t-il dit. « La France a besoin du dynamisme de la région capitale », qui pèse pour 30 % dans le PIB national, a appuyé M. Ayrault, « elle a besoin de ces investissements qui bénéficieront directement et indirectement à l’ensemble du territoire ». « Les lignes seront lancées en parallèle, les tronçons s’enchaînant les uns aux autres de manière continue », a souligné Jean-Marc Ayrault. L’objectif fixé est de débuter « dès 2015″ les premiers travaux, ceux de la ligne reliant Noisy-Champs au Pont-de-Sèvres, la rocade principale qui passe en zone très dense et qui doit soulager au plus vite le coeur de Paris. En 2017, « tous les projets auront été soumis au conseil de surveillance de la Société du Grand Paris » (SGP, maître d’ouvrage), a affirmé Jean-Marc Ayrault. ,À l’horizon 2020, la ligne 11 sera à Rosny-sous-Bois, la ligne 14 aura dépassé la mairie de Saint-Ouen, le métro en rocade reliera Noisy-Champs au Pont-de-Sèvres, l’arc le plus à l’est (Noisy-Le Bourget) et de Massy à Saclay seront en travaux « pour une mise en service imminente », a promis le Premier ministre, soulignant que le plateau de Saclay, censé devenir un grand pôle de recherche, « disposera ainsi de l’axe majeur de mobilité tant attendu ». En 2025, « les trois quarts du réseau seront mis en service », a assuré Jean-Marc Ayrault, mettant en avant que les « zones d’activité de Gonesse seront desservies », « le Pont-de-Sèvres sera relié à La Défense et la Seine-Saint-Denis irriguée par la rocade achevée de Pleyel à Rosny ». « Dans les années qui suivent, la jonction de la ligne 14 (au Sud) et de la ligne Saclay-Orly offrira un itinéraire alternatif au RER B pour accéder à l’aéroport, et le pôle d’emploi de Roissy sera relié à Gonesse et au Bourget », a fini de détailler le Premier ministre.

 

Priorité aux trains du quotidien pour la SNCF

A l’intérieur même de la SNCF le temps n’est plus au « tout TGV » mais davantage aux trains du quotidien. Alors que la SNCF a fêté ses deux milliards de voyageurs à grande vitesse le 25 janvier, elle veut donner priorité à ces « trains du quotidien », RER et TER qui transportent 5 millions de personnes par jour contre seulement 300000 dans les TGV. Un raisonnement qui est fondé sur l’évolution de la géographie humaine. Déjà largement entamée, la concentration urbaine va se poursuivre sous l’effet de la désertification économique de certains territoires notamment ruraux et du renchérissement des frais de transport par automobiles. L’étalement urbain jusqu’à 30 ou 40 kms des centres va subir un net ralentissement car les populations vont devoir limiter pour des raisons économiques les déplacements en voitures. Paradoxalement, il faut aussi prévoir à l’intérieur des zones urbanisées un développement de la mobilité à cause précisément de la crise. Nombre de salariés seront contraints de se reconvertir dans d’autres emplois, souvent plus éloignés de leur domicile, et la demande de transports locaux va croitre. Il faut aussi ajouter que des efforts de modernisation sont à entreprendre pour l’offre existante notamment dans les grandes villes. En  particulier en région parisienne.

 

Les contraintes particulière du ferroviaire

 

La première contrainte c’est la situation de RFF, la seconde c’est le plan de réduction des coûts décidé par Guillaume Pepy. Si la réintégration de RFF au sein du pôle ferroviaire peut paraitre plus cohérente financièrement, cela ne règle pas pour autant la dette de plus de 30 milliards du gestionnaires infrastructures. Un héritage qui va donc peser lourd dans les décisions de futurs projets. Certes ce projet de réduction des coûts ne concerne pas directement uniquement les TGV mais on comprendrait mal que la SNCF finance de nouveaux TGV peu ou pas rentables ; C’est en effet un autre paramètre à prendre en compte. Pour l’essentiel,  les lignes TGV rentables ont été réalisées, les prochaines le seront moins ou pas du tout. Autant donc rationaliser l’utilisation des équipements existants rentables comme par exemple le nouveau TGV « OUIGO ». Le président de la SNCF a annoncé que la compagnie ferroviaire devra réaliser entre 1,5 et 2 milliards d’économies dans les cinq prochaines années. . Il s’ajoute à un plan de réduction de coûts sur les achats, les dépenses informatiques…, de 700 millions d’euros sur trois ans déjà annoncé il y a quelques mois.

 

Les derniers projets ?

 

En 2016 et 2017 devraient donc être mis en service les 182 km de la ligne Bretagne-Pays de la Loire, entre Rennes et Le Mans, les 302 km entre Tours et Bordeaux sur la LGV Sud Europe Atlantique, la soixantaine de kilomètres du contournement de Nîmes et Montpellier et les 106 km de la LGV Est européenne « phase 2 ». Soit plus de 15 milliards d’euros d’investissements pour lesquels de nouveaux modèles économiques ont été trouvés (partenariats public-privés, concession). Le  projet à grande vitesse entre Lyon et Turin pourrait  voir le jour puisqu’il fait l’objet d’un accord international mais ce projet est aussi conditionné par un financement encore incertain. Pour le reste, la commission classera les projets (dont les lignes ferroviaires) parmi ceux à réaliser dans les dix ans ou, enfin, parmi ceux, utiles, mais à entreprendre plus tard.  Les autres projets de LGV semblent promis à un avenir bien plus incertain comme Paris-Orléans – Clermont-Lyon (Pocl) ou encore la ligne Méditerranée « trop controversée ». De même que la ligne Paris-Normandie. En revanche, François Hollande a affirmé, lors d’un déplacement à Toulouse en janvier, que la LGV entre Bordeaux et la Ville rose verra le jour. Mais Il faudra attendre les arbitrages pour en être sûr. .   »Nous rendrons nos conclusions au gouvernement entre avril et juin 2013 (…) » a indiqué Philippe Duron » Nous ne sommes pas là pour manier la machette, mais le Snit n’a pas été au bout des réflexions et ne s’est pas préoccupé de planification et de programmation », a précisé  Philippe Duron lors de la présentation le 21 février 2013 devant la presse, des critères sur lesquels se base la commission qu’il préside pour classer et trier les 70 projets inscrits au Schéma national des infrastructures de transport (Snit).  Précisant que sa Commission était en train de répartir tous les autres projets par groupes, de les noter selon une grille d’évaluation multicritères (performance économique et écologique, renforcement de la mobilité de proximité, baisse des inégalités et attractivité des territoires, etc.). Une note en vue de « les inscrire dans une temporalité » Jolie expression pour indiquer que pour beaucoup de projets, on verra plus tard ou pas du tout.

 

 

TGV : fin des nouvelles lignes

TGV : fin des nouvelles lignes

Le rapport de la commission Mobilité 21 sur les infrastructures de transport à construire lors des prochaines décennies, sera remis au gouvernement jeudi. Il préconise une sortie du tout TGV, au profit d’une autre politique de transports, axée sur la proximité. Deux scénarios sont proposés. L’un met l’accent sur la rénovation du réseau existant, l’autre ajoute des nouveaux projets. Le gouvernement devrait faire connaître sa position cet été.  Sortie du tout TGV pour une autre politique de transports, axée sur la proximité : c’est que préconise le rapport de la commission Mobilité 21 sur les infrastructures de transport à construire lors des prochaines décennies qui sera remis ce jeudi après-midi au gouvernement. Ce « rapport Duron », du nom du député PS du Calvados Philippe Duron, qui a dirigé cette commission remplace le Schéma national des infrastructures de transports (Snit), établi sous le gouvernement Fillon. Ce dernier prévoyait 70 projets dont le coût (245 milliards d’euros d’investissements au cours des 25 prochaines années, dont 88 milliards à la charge de l’Etat) rendait un très grand nombre d’entre eux impossibles à financer sur la période retenue. « Ni l’Etat, ni les collectivités locales ne seraient en capacité de financer à un rythme forcené toutes ces infrastructures », a expliqué Philippe Duron à l’AFP. « Personne n’était dupe de cette affaire, mais chacun espérait que son projet pourrait passer en priorité ». Parmi toutes les projets de lignes à grande vitesse (LGV) envisagées, seule la construction de celle entre Bordeaux et Toulouse est maintenue avant 2030, dans le meilleur des cas. « Le problème, c’est qu’on a laissé croire le TGV était l’horizon indépassable du transport ferroviaire », indique Philippe Duron. « Mais ce n’est pas le projet de prestige qui est le plus utile pour la population. C’est plutôt le projet qui permet de se rendre plus rapidement au travail ou au lycée chaque jour ».   »Nous revenons au un rythme normal de création de LGV observé depuis les années 80 : une tous les 6 à 7 nas, indique une source ministérielle. En avoir quatre en même temps comme c’est le cas entre 2013 et 2016 est exceptionnel. Elle pompent les financements et l’on ne peut pas faire autre chose ».Le rapport Duron met plutôt l’accent sur la nécessité de rénover les infrastructures existantes, que ce soit sur le réseau de TER, de trains d’équilibre du territoire (TET), le réseau routier (notamment la RCEA, la route Centre Europe Atlantique entre l’allier et la Saône-et-Loire, ou la RN 64), des voies fluviales. Il préconise aussi des contournements d’agglomérations, le renouvellement des rames de TET, et insiste notamment sur la nécessité d’investir dans de grands « noeuds ferroviaires », destinés à désengorger de nombreuses gares, comme celle de Lyon et celle de Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou la Saint-Charles à Marseille. Deux scénarios sont proposés. Le premier ne retient qu’une dizaine des 70 projets du Snit et préconise une hausse des efforts portés sur l’entretien et la modernisation du réseau existant. Il prévoit un investissement de 10 milliards d’euros engagés d’ici 2030, financés à 50-50 entre l’Etat (et des établissements publics comme RFF) et les collectivités locales. Dans ce scénario maintient les ressources de l’AFITF (l’Agence de financement des infrastructures de transports de France) a deux milliards.  Le second nécessite une augmentation des crédits de l’AFITF de 400 millions d’euros pour les faire passer à 2,5 milliards par an. Car il est plus ambitieux. A la modernisation du réseau s’ajoute la construction de nouveaux grands projets. 37 projets du Snit sont retenus, mais seulement 17 d’ici à 2030. Au final, il prévoit entre 28 et 30 milliards d’euros d’investissements pour ces nouveaux projets (ligne Paris-Normandie, désengorgement les gares de Nice et de Marseille, rénovation de plusieurs gares, celles de Paris, de Marseille, Toulouse..).  « Dans les deux scénarios, il y a une enveloppe pour regénérer le réseau de 30 milliards d’euros. S’ajoutent ensuite 10 ou 30 milliards pour les nouveaux projets », résume un connaisseur du dossier. D’importants projets portuaires (ligne de fret Gisors-Serqueux dans le Nord, contournement du port de Fos dans les Boûches-du-Rhône) figurent également dans les priorités à réaliser quoi qu’il arrive avant 2030. Le rapport pousse notamment en faveur d’une « amélioration des liaisons entre les ports de niveaux européens et leur hinterland », la zone alentour. Le rapport doit être présenté en juillet devant les commissions parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat. Dans ses observations, la commission recommande de réévaluer la politique de transports tous les cinq ans.

 

DSK : la fin des paradis fiscaux, du pipeau !

DSK : la fin des paradis fiscaux, du pipeau !

Dominique Strauss-Kahn a éreinté tour à tour mercredi, sans jamais les nommer, François Hollande, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lors d’une audition très controversée au Sénat sur la finance. Auditionné en tant qu’ex-ministre de l’Économie et ancien directeur général du FMI, M. Strauss-Kahn a donné une leçon de finance durant une heure et quart sur le rôle des banques dans l’évasion fiscale.  Il a réserve ses premières piques au président François Hollande. « Le système (financier) fonctionne mal. Mais le point sur lequel je voudrais insister c’est que, de mon point de vue, incriminer la finance dans le désastre économique que nous vivons en Europe en général et en particulier dans notre pays, a pour moi à peu près la même pertinence qu’incriminer l’industrie automobile quand on parle des morts sur la route », a lancé l’ancien ministre socialiste dans son propos liminaire.  Dans son grand discours de lancement de campagne présidentielle, au Bourget, en janvier 2012, le candidat socialiste François Hollande avait lancé: « Mon adversaire, c’est le monde de la finance. »  La taxe sur les transactions financières chère à la France et à M. Hollande ? « C’est une vaste illusion. Tout ça ne va nulle part à la plus grande satisfaction de ceux d’ailleurs qui craignent qu’on attaque vraiment le problème », a estimé Dominique Strauss-Kahn, soulignant que la finance redouble d’innovations qui lui permettraient de contourner une telle taxe.   »Tout ça, à mon avis, est un faux débat qui ne serait pas grave si le temps qu’on passe sur un faux débat n’empêchait d’avancer sur les vrais débats », a-t-il encore fustigé.  Quant aux discours sur l’harmonisation fiscale et les paradis fiscaux tenus par les dirigeants européens: « Je crains que ce qui a été dit récemment sur les paradis fiscaux ne connaisse le même sort que les déclarations d’un président de la République antérieur, à la suite d’un G8 ou d’un G20 je ne sais plus, et qui était sorti en expliquant que +c’était la fin , ils étaient morts+. Malheureusement, ça ne s’est pas exactement passé comme ça », a-t-il ironisé.  La chancelière Angela Merkel n’a pas été épargnée: « Il y a de très très grands pays européens qui ont de très très gros problèmes avec leurs banques régionales mais qui mettent la poussière sous le tapis parce que c’est le régulateur et le superviseur nationaux qui surveillent. Ils ne veulent absolument pas qu’une supervision supra nationale se mette en oeuvre », a taclé l’ex-patron du FMI.   »M. Strauss-Kahn n’appartient plus à la rubrique politique », a critiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.  Son de cloche identique à droite où on déplore que l’ex-ministre de l’Économie ait été invité par le Sénat.   »Il aurait été raisonnable de sa part de ne pas venir et il aurait été raisonnable de ne pas l’inviter », a jugé le sénateur UMP et ex-ministre de la Défense Gérard Longuet.  Pour Christian Estrosi, député-maire de Nice, auditionner DSK n’est « pas normal », « pour des raisons morales ».  Alors que son arrivée avait été discrète, M. Strauss-Kahn est ressorti du palais du Luxembourg par le perron d’honneur, devant les appareils photo et les caméras de télévision, mais sans faire de déclaration.  DSK a plaidé pour que soit associé à la rémunération des banquiers et traders un risque et pour une meilleure formation des régulateurs du secteur. « Le gendarme n’est pas assez armé. Les superviseurs sont nuls », a fustigé l’ex-patron du FMI. Il a ensuite ressorti la métaphore sur l’automobile: « Ce n’est pas avec une Clio qu’on va rattraper une Ferrari. Si on veut surveiller, il faut les bons hommes et la compétence », a-t-il ironisé.

 

Guerre économique : droit chinois de douanes anti-dumping sur un produit européen

Guerre économique : droit chinois de douanes anti-dumping sur un produit européen

La Chine imposera à compter de vendredi des droits de douane anti-dumping allant jusqu’à 37% sur un produit chimique importé de l’Union européenne, a fait savoir jeudi le ministère du Commerce. La substance en question, la toluidine, sert à produire de la teinture, des médicaments et des pesticides, entre autres usages. Les droits s’échelonneront de 19,6% à 36,9% et entreront en vigueur le 28 juin pour une durée de cinq ans, indique le ministère sur son site internet. La taxe de 19,6% visera les exportations provenant de la société Lanxess Deutschland. Les autres verront leurs produits taxés à 36,9%. Les relations commerciales entre la Chine et l’Union européenne sont tendues depuis quelque temps, notamment en raison des exportations de panneaux solaires chinois, sur lesquels Bruxelles a imposé des droits de douane en accusant Pékin de pratiquer là du dumping.

 

Croissance : recul confirmé par l’INSEE

Croissance : recul confirmé par l’INSEE

 

L’activité économique s’est contractée de 0,2% au premier trimestre en France après un recul de même ampleur sur les trois derniers mois de 2012 a confirmé mercredi l’Insee, qui avait dit la semaine dernière s’attendre à une diminution de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) en moyenne sur l’année. Le gouvernement continue d’anticiper une hausse de 0,1% du PIB en 2013, après une croissance nulle l’an dernier. L’acquis de croissance pour 2013 a aussi été confirmé à -0,3% à l’issue du premier trimestre, selon les résultats détaillés de comptes trimestriels qui entérinent la rechute en récession de l’économie française. Dans sa dernière note de conjoncture trimestrielle, l’Insee prévoit toutefois un léger rebond de l’activité au deuxième trimestre (+0,2% par rapport au trimestre précédent) suivi d’une stagnation au troisième trimestre et d’une progression de 0,1% sur les trois derniers mois de l’année. Les comptes nationaux détaillés confirment une diminution de 0,1% des dépenses de consommation des ménages et font état d’une progression de +1,0% de leur pouvoir d’achat sur janvier-mars, après un recul de -0,9% au quatrième trimestre 2012. Leur taux d’épargne ressort quant à lui en hausse à 16,0% contre 15,1% à la fin 2012. Le recul de l’investissement total a été révisé en de 0,1 point à -1,0% après -0,8% au trimestre précédent. Celui des ménages a été révisé en hausse de 0,1 point à -1,4% tandis que celui des entreprises non financières a été confirmé à -0,8%. Le taux d’investissement des entreprises ressort à 19,0% à la fin du premier trimestre après 19,2% à la fin 2012. Leur taux de marge se redresse très légèrement à 28,1% contre 28,0% à fin 2012.

Soldes d’été : au moins 50% de remise

Soldes d’été : au moins 50% de remise

Les commerçants, qui voyaient ces soldes comme la « dernière chance de sauver une saison catastrophique jusqu’à maintenant », et qui disposaient pour la plupart de « stocks deux fois plus élevés qu’un an auparavant », avaient consenti à des remises importantes pour tenter d’attirer les clients.  La Chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France constatait ainsi « des rabais oscillant entre -40 et -50% » pouvant atteindre -70% sur les accessoires.  Pourtant, dans la capitale, le démarrage des soldes a été plutôt poussif. Dans la matinée, ce n’était « pas la grande frénésie », disait Aude de Moussac, experte consommation chez Kurt Salmon.  Beaucoup de clients semblaient avoir perdu leur engouement pour les soldes, et avaient déjà fait la majorité de leurs achats via les ventes privées pratiquées par les enseignes depuis mi-juin, déploraient certains marchands.  Mais à partir de 11 heures, « les commerçants ont senti une accélération, sans doute due à l’effet du beau temps », ajoutait en fin de journée Mme de Moussac. « Au final, la journée semble avoir été globalement satisfaisante, avec des paniers en hausse » notamment dans les magasins de chaussures ou pour enfants, concluait-t-elle.  Côté grands magasins — où la ministre du Commerce Sylvia Pinel avait donné le coup d’envoi des soldes à 8H00 — le bilan de la journée était aussi positif, même si il était un peu inférieur à la saison dernière.  Côté ventes, « on va finir en positif, mais contrairement à ce que nous avions espéré après une très belle fin de matinée, nous n’aurons pas de croissance à deux chiffres » a dit Pierre Pelarrey, directeur du Printemps. A 16h,la fréquentation était en hausse de 10%, avec des bonnes performances des accessoires et de la confection homme.  Aux Galeries Lafayette, « on est à +8% de chiffre d’affaires à 18h et ça risque d’encore progresser avec la sortie des bureaux », a dit Agnès Vigneron, la directrice du magasin.  Dans les centres commerciaux, le directeur des Quatre Temps à la Défense se réjouissait de la « fréquentation nourrie depuis l’ouverture, en ligne avec celle des autres années ».   »Nous atteindrons certainement 200.000 visiteurs sur la journée, je suis très confiant sur les ventes au vu des rabais importants », a déclaré Nicolas Kozubek.  Sur internet, où plus de six Français sur dix (68%) prévoyaient de faire leurs soldes selon Ifop, les tendances étaient contrastées.  Si le nombre de commandes apparaissaient globalement en hausse, de l’ordre de 36%, selon le panel de Fianet (qui regroupe 900 sites marchands principalement dans l’habillement), le panier moyen était en baisse de 3,5% par rapport à l’an dernier.   »Le climat de crise et la confusion crée par les soldes flottants nuisent à l’engouement des Français pour les soldes », a constaté le PDG du site de chaussures Sarenza, Stéphane Treppoz.  En province, les clients étaient au rendez vous, même si on restait encore loin de la ruée.  A Nantes, adolescentes et mères de famille ont écumé les rayons dès les premières heures.   »On est content du démarrage. Je pense que ça va être une bonne journée, en plus la météo est avec nous », s’est réjoui Adrien, responsable lillois du magasin Zara.  Pour la plupart des commerçants, la saison a été difficile. « Avec le mauvais temps qu’on a eu, sans vraiment de printemps, je viens à peine de commencer à vendre des chemisettes ou des polos, et déjà, je dois les mettre en soldes », déplorait Alfred Wood, gérant d’une boutique de vêtements à Toulouse, qui aurait préféré faire les soldes plus tard.  Si certains clients comme Brigitte, secrétaire médicale strasbourgeoise, se réjouissaient des « bonnes affaires » réalisées, d’autres regrettaient que les remises ne soient pas aussi importantes qu’ils l’espéraient.  Les rabais sont « plutôt ridicules. Je vois beaucoup d’étiquettes à -20%, c’est pas extraordinaire, surtout quand on sait que leurs stocks sont pleins », déclarait Dominique Folichon, jeune retraité toulousain.  Selon un sondage Ipsos, 55% des Français réclamaient des soldes supérieurs à -50% dès les premiers jours.

 

Assemblée nationale : l’action de groupe adoptée pour la défense des consommateurs

Assemblée nationale : l’action de groupe adoptée pour la défense des consommateurs

L’action de groupe permet de regrouper, dans une seule procédure, les demandes de réparation émanant d’un grand nombre de consommateurs. Pour éviter les dérives, le projet de loi prévoit que tout recours en justice devra être mené par l’une des 16 associations nationales agréées de défense des consommateurs.  Sont exclus du champ de l’action de groupe, les domaines de la santé et de l’environnement, ce qu’ont regretté les écologistes et le Front de gauche. Mais la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a déjà annoncé une loi élargissant les actions de groupe à la santé pour le début 2014, tandis que sa collègue de l’Ecologie Delphine Batho a évoqué « l’extension de l’action de groupe » au domaine de l’environnement.  A l’initiative du rapporteur du projet, Razzy Hammadi (PS), le texte prévoit aussi une procédure simplifiée pour les contentieux les plus simples, c’est-à-dire pour les consommateurs facilement identifiables comme des abonnés, les consommateurs lésés se voyant alors indemnisés sans avoir à accomplir une démarche préalable.   »Le consommateur ne sera plus seul face aux professionnels pour obtenir réparation d’un préjudice économique dans le champ de la consommation et de la concurrence. En redonnant du pouvoir aux citoyens, nous leur donnons les moyens d’une réelle citoyenneté économique », s’est félicité Benoît Hamon après le vote.  Cette « réforme d’ampleur », a-t-il déclaré à l’AFP, constitue « une mesure économique pour la croissance, puisque les montants redistribués aux consommateurs pourront être directement réinjectés dans le circuit économique ».  Les orateurs de l’UMP, en particulier Damien Abad et l’ancien secrétaire d’Etat à la Consommation Frédéric Lefebvre, ont estimé que procédure simplifiée et procédure normale risquaient « d’entrer en concurrence », ce qui entraînerait une insécurité juridique. Ils ont expliqué ne pas pouvoir pour cette raison voter pour le texte, tout en approuvant le principe de l’action de groupe. Ils ont aussi regretté, ainsi que l’UDI Thierry Benoit, que le texte n’insiste pas assez sur le recours à la médiation, dans les litiges liés à la consommation.  Les députés ont encore à examiner quelque 70 articles du projet de loi, avec des mesures comme la résiliation plus facile des contrats d’assurance ou l’instauration dans les restaurants d’un logo « fait maison ». Mais comme la discussion a été soumise à un temps programmé, elle devrait s’accélérer.

Etats-Unis: tassement de la croissance

Etats-Unis: tassement de  la croissance

Le Produit intérieur brut des Etats-Unis a augmenté de 1,8% au premier trimestre en rythme annualisé, selon la troisième et dernière estimation du gouvernement qui –fait rare, selon les analystes–, a été fortement révisée en baisse, amputant de 0,6 point son estimation précédente (2,4%).   »C’était certainement inattendu et, je crois, rare », admettait Jennifer Lee, de BMO. « Ces révisions sont d’habitude sans conséquence, pas celle-là », a commenté Chris Low, de FTN Financial.  Les chiffres du département du Commerce montrent en effet que la consommation des Américains n’a pas été aussi dynamique qu’anticipé.  Elle n’est plus en hausse que de 2,6% au lieu de 3,4% pour la précédente estimation. La consommation représente deux tiers de l’activité économique aux Etats-Unis.  Les dépenses des consommateurs ont été moins fortes que prévu surtout dans les services, et notamment les services de santé.  D’autres révisions en baisse ont touché l’investissement non-résidentiel, de même que les exportations et les importations.  Paradoxalement, cette annonce que l’économie américaine a commencé l’année à un rythme plus lent que prévu a été accueillie comme une bonne nouvelle par les marchés, la bourse de Wall Street ouvrant en hausse à la suite de la publication de l’indicateur.   »Certains sur les marchés pensent que ce chiffre décevant va retarder la réduction par la Réserve fédérale des achats d’actifs », notait Harm Bandholz, d’UniCredit.  Ben Bernanke, président de la Fed, a indiqué mercredi dernier que la banque centrale américaine pourrait dès cette année réduire ses injections de liquidités dans le circuit financier si l’économie se reprenait bien. Les marchés craignant que ces mesures de soutien se réduisent, les indices boursiers ont été ébranlés toute la semaine dernière.  La Fed dépense en effet 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l’année en bons du Trésor notamment pour peser à la baisse sur les taux d’intérêts et favoriser la croissance.  Pour Paul Edelstein, économiste chez IHS, il est vrai que « la question est maintenant de savoir comment la Fed va interpréter ces chiffres ». Selon lui, ce dégonflement de la consommation, qui demeure toutefois au rythme soutenu de 2,6%, doit « être vu comme une conséquence des hausses d’impôts ».   »Si c’est cela, la Fed va peut-être décider d’attendre l’année prochaine avant de réduire ses achats de bons du Trésor », ajoute cet économiste.  Le revenu disponible des Américains, ponctionné par la hausse des cotisations sociales mise en place en début d’année, a chuté encore plus fortement que prévu ce premier trimestre (-8,6% contre -8,4% précédemment estimé).  Pour ces seuls trois premiers mois, le PIB est en outre privé de près d’un point de croissance par la contraction des dépenses fédérales (-8,7% soit -0,68 point de croissance) et de celles des Etats et collectivités locales (-2,1%, -0,25 point de croissance).  Mais ces chiffres du premier trimestre sont déjà du passé, notaient certains analystes, alors que le deuxième trimestre s’achève et que de bons indices ces derniers mois ont montré un rebond du moral des ménages et une vivacité du marché immobilier.  Toutefois, la plupart des économistes prévoient encore une croissance du PIB pour l’ensemble de 2013 sous la barre ou autour de 2%. Bien en deçà de l’optimisme de la Réserve fédérale qui table sur une hausse du PIB entre 2,3% et 2,6%.

 

Union européenne : accord sur la faillite des banques

Union européenne : accord sur la faillite des banques

 

Après plus de six heures de discussions, un accord a finalement été trouvé sur le degré de flexibilité laissé à chaque Etat dans la résolution des crises bancaires, qui constituait un point de blocage.   »C’est un succès, un succès arraché de haute lutte », a réagi à la sortie de la réunion le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, jugeant que cet accord était « très important pour la stabilité financière de l’Union européenne ».   »L’accord de cette nuit est un jalon majeur dans nos efforts pour briser le cercle vicieux entre les banques et les dettes des Etats », s’est félicité au cours d’une conférence de presse le ministre irlandais Michael Noonan, qui présidait la réunion.   »Si une banque a des problèmes, nous aurons désormais un ensemble unique de règles dans toute l’Europe pour décider qui paie la facture », a souligné de son côté le ministre néerlandais Jeroen Dijsselbloem, par ailleurs président de l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances de la zone euro.  Cet accord vient effacer l’échec des discussions qui s’étaient tenues pendant plus de 18 heures la semaine dernière à Luxembourg.  Pour éviter de faire payer les contribuables quand une banque doit être restructurée ou liquidée, les Européens s’étaient déjà mis d’accord pour faire payer, dans l’ordre, les actionnaires, puis les créanciers les moins bien assurés, puis, le cas échéant, les détenteurs d’obligations dits « seniors » et en dernier recours les déposants, au-delà de la somme de 100.000 euros.  Mais deux groupes de pays s’opposaient. Dans le premier se trouvaient la France et le Royaume-Uni, qui voulaient pouvoir bénéficier d’une certaine flexibilité au cas par cas. Paris souhaitait par exemple pouvoir protéger, dans certaines circonstances, les déposants individuels et les PME.  D’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande, défendaient au contraire les règles les plus strictes possibles, pour éviter l’incertitude qui risque de faire fuir investisseurs et déposants. Ils voulaient aussi éviter tout recours à l’argent public.  Au final, pour les Etats qui souhaiteront de la flexibilité, le compromis prévoit d’imposer des pertes d’abord aux créanciers et actionnaires à hauteur de 8% minimum du passif des banques.  Ensuite pourront être sollicités des fonds nationaux dits « de résolution », alimentés par le secteur bancaire lui-même, et si nécessaire, « des ressources, soit nationales, soit européennes », avec la possibilité de « recapitalisation directe par le MES », le fonds de secours de la zone euro, a expliqué M. Moscovici.  Même si le recours à l’argent public est donc encore possible, « c’est un changement majeur qui fait qu’on passe de l’argent public, celui du contribuable, à celui du secteur financier lui-même, qui va devoir dans une très large mesure régler ses propres problèmes », a souligné M. Dijsselbloem.

 

Chômage : pause temporaire

Chômage : pause temporaire

 

Seulement 100 demandeurs d’emploi sans activité de plus en métropole, soit néanmoins un nombre toujours record de 3,26 millions. « Ce résultat, qui n’est pas encore le retournement attendu, est un encouragement à poursuivre les efforts en vue de l’inversion durable de la courbe du chômage », a commenté le ministère dans un communiqué, alors que l’Insee prévoit une croissance atone en 2013.  En décembre, le nombre de demandeurs d’emploi n’avait déjà augmenté que de quelques milliers, avant de repartir de plus belle, et les prévisions restent sombres: l’Insee n’entrevoit pas l’inversion de la courbe du chômage promise par le président pour la fin de l’année.  Le taux de chômage va continuer d’augmenter, à 10,7% en métropole au dernier trimestre, proche du record enregistré en 1994 et 1997 (10,8%), selon l’Insee. La montée en charge importante des emplois aidés, subventionnés par l’État, ne suffira pas à compenser les destructions d’emplois dans le privé, calcule l’organisme.  L’ »accalmie » de mai, après deux mois d’augmentations fortes (supérieures à 36.000), est néanmoins soulignée par le ministère. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A (ceux n’ayant pas travaillé au cours du mois) est resté stable sur un mois: +100 personnes en métropole, +1.500 avec les départements d’Outre-mer.  Sur un an, la hausse est de 11,5% et, depuis l’élection de François Hollande, Pôle emploi recense 336.900 inscrits supplémentaires en catégorie A, désormais à un nouveau pic de 3.264.500 inscrits en métropole.  Avec les chômeurs des catégories B et C (ayant eu une activité réduite), dont le nombre a légèrement diminué (-3.600 personnes en métropole sur un mois, soit -0,1%), Pôle emploi recensait le mois dernier sur ses listes 4,795 millions d’inscrits, plus de 5 millions avec l’Outre-mer. Parmi eux, plus de deux millions étaient au chômage depuis plus d’un an.  Cette stabilisation, observée pour les jeunes mais pas pour les seniors, est « cohérente avec certains signaux favorables observés ces dernières semaines », estime le ministère en citant la « bonne tenue de l’intérim depuis octobre », le « rebond de la production industrielle en avril » et « légère reprise des embauches en mai ».  François Hollande avait insisté la semaine dernière à la conférence sociale sur ces « signes encourageants » rendant possible, selon lui, d’ »inverser » la courbe en fin d’année.  A l’issue de cette conférence, les syndicats n’avaient pas caché leur profonde déception. Face au chômage, en hausse quasi continue depuis cinq ans, ils avaient regretté l’absence d’ »élan ». « Hormis de minces concessions sur la formation de 30.000 chômeurs, le gouvernement n’a pas annoncé de mesures pour l’emploi », a encore regretté mercredi la CGT.  La « Grande conférence pour l’emploi » a surtout été pour le président et le Premier ministre l’occasion d’exhorter les différents acteurs (entreprises, collectivités, associations) à utiliser davantage les deux principaux dispositifs de lutte contre le chômage: les emplois d’avenir (près de 33.000 signés à fin juin) et les contrats de génération, qui peinent à démarrer.  Pour financer ces mesures et les 440.000 autres emplois aidés reconduits en 2013 dans les secteurs non-marchands, le budget de l’emploi sera l’un des rares épargnés en 2014 par la baisse des dépenses de l’Etat.  Le président de l’UMP Jean-François Copé accuse le gouvernement de vouloir, avec ces emplois aidés, faire baisser « de manière artificielle » les statistiques (leurs bénéficiaires sortant de la liste principale des demandeurs d’emploi). Ces emplois sont de « vrais jobs » pour « répondre à des situations qui sont dramatiques », il n’y a « pas de trucage », « pas de plan caché », répond le ministre du Travail, Michel Sapin.  Les 30.000 chômeurs que le gouvernement veut envoyer en formation sont aussi autant de personnes qui sortiront des catégories de chômeurs les plus regardées. « Peut-être qu’à la fin de l’année ça va marcher statistiquement, mais on ne peut pas infléchir durablement la courbe du chômage avec des contrats aidés », a prévenu Jean-Claude Mailly (FO).  Pour y parvenir durablement, 1,5% de croissance annuelle serait nécessaire, répètent les économistes.

 

Le plafonnement des loyers est dangereux (François Davy, président de Foncia)

Le plafonnement des loyers  est dangereux (François Davy, président de Foncia)

La loi sur le logement commence à être débattue ce mercredi à l’Assemblée nationale, mais les professionnels de l’immobilier y sont opposés ainsi que certaines associations de locataires. Le texte prévoit d’encadrer les loyers sur les marchés tendus et de créer une garantie universelle des risques locatifs. La loi veut aussi encadrer les activités des agences avec un plafonnement des frais pour les locataires, imposer une formation et lutter contre les marchands de sommeil.

 Sur le plafonnement des frais d’agence
François Davy : « Il faut pouvoir justifier les honoraires, mais il y a un risque sur l’emploi. On nous a dit que c’était une décision politique ».

Sur le plafonnement des loyers
François Davy : « On définit des zones, où on définit un loyer de référence. C’est dangereux parce que les critères vont être discutables, mais surtout, si vous empruntez, mettez en location votre bien, et qu’on vous dit que votre loyer doit baisser, comment payer vos traites ? Ce qu’il va se passer, c’est qu’il y aura des pratiques illicites ».

La garantie universelle sur les risques locatifs
François Davy : « Madame Duflot prévoit de faire payer une taxe aux propriétaires sur les revenus fonciers, entre 1 et 3%, pour les loyers impayés. C’est une assurance forcée et contrainte, gérée par l’Etat. On y voit le risque de déresponsabilisation du locataire. S’ils ne payent plus, ça va nuire à l’investissement locatif ».

Encadrement des loyers : locataires divisées

Encadrement des loyers : locataires divisées

 

L’une des principales promesses de campagne de François Hollande est en passe de devenir réalité : l’encadrement des loyers immobiliers. Cet article du projet de loi présenté ce mardi matin en Conseil des ministres, vise à enrayer la hausse inexorable des prix des loyers.  Le texte doit être rendu public dans le détail après le Conseil des minsitres, mais on sait déjà qu’il va bloquer les loyers, avec un plafond à ne pas dépasser, fixé par le préfet, quartier par quartier. Ce plafond sera au maximum de 20% au-dessus du loyer médian dans chaque quartier. Le projet concerne les zones dites « tendues », soit 41 agglomérations : les grandes métropoles, comme Paris, Lyon, Marseille ou Nice, mais aussi des plus petites comme Armentières (Nord), Forbach (Moselle), Menton (Alpes-Maritimes) ou Annemasse (Haute-Savoie), où les loyers sont jugés très élevés. Ce projet de loi devrait donc réjouir les nombreux locataires de l’Hexagone qui payent en moyenne 633 euros par mois pour se loger, selon le dernier baromètre OpinionWay-Sofinscope.  Michel Fréchet est le président de la Confédération générale du logement. Pour lui cette loi va permettre de faire baisser les loyers même s’il faut être un peu patient avoir de voir les premiers résultats. « On peut penser qu’à long terme, peut-être même à moyen terme, cela fera baisser les loyers parce qu’il y a un dispositif qui est fait pour ça. Dans un premier temps, ça fera baisser tous les loyers qui sont au-dessus du maxima de 20%. Ca me semble évident qu’à partir du moment où les loyers les plus élevés sont tirés vers le bas, cela amènera à réduire les extrêmes et nous rentrerons alors dans une seconde phase de baisse ».    A l’inverse de Michel Fréchet, le juriste à la Confédération nationale du Logement, Alex Maudet, estime que c’est une loi trompe-l’œil et qui arrive un peu trop tard dans des villes où les loyers sont déjà, selon lui, beaucoup trop élevés. « Etablir des loyers médians maintenant, je ne sais pas si ça va servir a quelque chose puisque les loyers sont hauts que le loyer médian dans Paris par exemple est déjà trop haut. Ça, il aurait fallu le faire depuis des années. Le problème principal, c’est développer l’offre de logement intermédiaire ou bien sociaux. C’est la seule manière car les prix dans le privé sont très hauts et qu’aucun loyer médian ne va être baissé ».

 

Economie, politique , société: pages les plus regardées 25 juin 2013

 

 

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