Election Villeneuve : l’analyse de la presse
Ce scrutin va demeurer pour le pouvoir socialiste, « le synonyme d’une débâcle, comme Sedan ou Waterloo dans l’histoire de France », écrit Jean-Paul Piérot dans l’Humanité. « Lorsque s’ajoute aux fautes inexcusables d’un homme (Cahuzac ndrl), le sentiment que la politique qui est conduite depuis un an n’est pas en rupture avec celle qu’ils ont rejetée en sortant Nicolas Sarkozy de l’Elysée, une bonne partie des électeurs de gauche font le constat d’avoir été trompés deux fois », avance l’éditorialiste du quotidien communiste. « L’ascension du Front national se banalise »,s’inquiète-t-il encore. « Les frontières entre les candidats adoubés par Marine Le Pen et ceux validés par Jean-François Copé sont devenues si floues, que le recours à l’arme du +front républicain+ pour contrer le Front national a perdu une large part de son efficacité ». Pour l’UMP c’est « une victoire en trompe-l’oeil », renchérit Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d’Alsace). « C’est le Front national qui, jour après jour, engrange les bénéfices de la crise économique, sociale et morale qui agite le pays. » « Le FN s’est imposé dans le débat et dans les têtes. D’élection en élection, il mène le jeu », souligne Jean-Louis Hervois (La Charente Libre). Alors que le front républicain « frôle la mort clinique », le FN « s’installe dans la cour des grands », conclut Patrice Chabanet. « A l’évidence, les cartes de la politique française sont rebattues » »Les fumets peu délicats des affaires actuelles ajoutent un côté délétère à un climat de plus en plus marqué par le rejet des politiques », explique Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain). Ainsi le FN « s’épanouit sur les ruines », constate Raymond Couraud (L’Alsace), alors que « la désagrégation pathétique de la vie politique fabrique le désarroi des électeurs. » « Absent de tout pouvoir décisionnel », le parti d’extrême droite « offre l’incontestable avantage de pouvoir tout promettre, n’ayant rien à prouver au quotidien », ajoute-t-il. Tandis que Jean Levallois (Presse de la Manche) parle d’un « triomphe » du FN, Jacques Camus (Groupe Centre-France) ironise sur « Villeneuve-sur-Calotte » estimant que le score du parti d’extrême-droite « constitue bel et bien une gifle adressée à l’ensemble de la classe politique traditionnelle ». Nombre d’éditorialistes dénoncent la stratégie de Sarkozy/Copé face au FN. « La voix de Jean-François Copé reprenant les traces de la campagne Sarkozy 2012 pour battre le fer de l’immigration et des intégrismes tant qu’il était chaud », accuse Jean-Louis Hervois, « voilà bien le combat fatal qui s’engage entre deux droites +décomplexées+ et qui mène tout droit le débat politique dans une impasse tragique.
AFP
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