Plan relocalisation Montebourg : 22 commissaires à l’investissement ; on est sauvé !
Résumons le plan Montebourg à la relocalisation, un petit logiciel de calcul ( des fois que les entreprises ne sauraient pas compter) et 22 fonctionnaires déjà en place dans les préfectures qu’on va pompeusement appeler « Commissaires à l’investissement ». En fait des fonctionnaires dont c’était déjà le travail. Bref du Montebourg pur sucre, c’est-à-dire du vent ; A sa décharge, il n’a aucun moyen et aucune influence sur la politique économique puisqu’il a été placé là pour être cadenassé politiquement. Arnaud Montebourg sera-t-il le ministre des exilés industriels? Le 10 janvier dernier, il annonçait travailler à un « programme de relocalisation ». Dans son viseur, quelque « 300 entreprises » susceptibles d’être rapatriées et un objectif : inverser le courant de la mondialisation en convaincant les patrons français de faire revenir leurs usines en France. Six mois plus tard, le compte n’y est pas, mais le ministre du Redressement productif a enfin sa boîte à outils. Un dispositif dont il exposera les grandes lignes vendredi matin, à Bercy. Il a convié ses six homologues et compte notamment sur la présence de Fleur Pellerin, ministre des PME et ambassadrice de la campagne « Say oui to France ». Il présentera aussi à cette occasion une trentaine d’entrepreneurs – parmi lesquels les patrons de Meccano, Rossignol, l’Atelier du maroquinier ou encore des filiales d’Arkema, Yamaha ou L’Oréal. Au cours des cinq dernières années tous ont opté pour une relocalisation. Les équipes de Montebourg ont revisité le modèle suédois et surtout l’américain baptisé « The Reshoring Initiative » : « Les Américains intègrent dans leurs calculateurs beaucoup de paramètres liés aux coûts et notamment aux prix de l’énergie, qui ont beaucoup baissé. Nous avons tenu compte de critères plus qualitatifs souvent à l’origine d’un retour en France comme l’envie de monter en gamme », précise un conseiller à Bercy. Le principal outil du dispositif consiste en un calculateur d’un nouveau type qui chiffre les avantages financiers d’une relocalisation. Selon nos informations, ce logiciel sera mis en ligne courant juillet sur le site du ministère du Redressement productif. Cheville ouvrière du plan Montebourg, l’Agence française pour les investissements internationaux (Afii) offrira gratuitement aux entreprises qui le souhaitent ce nouveau service. « En quarante-cinq minutes, une entreprise pourra être sensibilisée aux avantages cachés du pays. Il lui suffira de répondre à une cinquantaine de questions pour faire son diagnostic », souligne-t-on dans l’entourage du ministre. Cinq facteurs sont susceptibles de favoriser un retour : la relation client, une logique de coûts, un écosystème d’innovation, la recherche d’une optimisation de site et les coûts cachés liés à une délocalisation. Mais tous les paramètres ne sont pas flatteurs pour la France, notamment le coût de la main-d’œuvre (le quatrième plus cher d’Europe), le poids de la fiscalité et des formalités administratives, ou encore le climat des affaires. « Beaucoup d’entreprises hésitent à revenir du fait de la lourdeur de nos processus réglementaires ou administratifs », pointe un proche du dossier. Arnaud Montebourg veut doubler son dispositif d’un outil d’aide à la décision publique, autrement dit apporter aux services de l’État une cartographie fine pour mieux identifier les avantages d’une région et promouvoir un territoire auprès des entreprises. Une base de données permettra aux agences concernées d’identifier les besoins des 320 bassins d’emplois à travers l’Hexagone pour mieux relocaliser. Dernier étage de la fusée : le ministre du Redressement productif demandera aux préfets de région de désigner, d’ici au 15 juin, 22 commissaires à l’investissement choisis dans leurs équipes.
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