L’impôt va tuer la croissance et les rentrées fiscales en 2013
Cette fois la France est engagée dans un cercle vicieux type Espagne voire Grèce. Le matraquage fiscale tue non seulement la croissance mais mécaniquement plombe les recettes fiscale ; résultat : la fiscalité supplémentaire qui devait régler les déficits ne fait que les aggraver. Si ce rythme se prolongeait sur l’ensemble de l’année, la progression des recettes fiscales nettes de l’Etat serait de 1,3 milliard d’euros en 2013, alors qu’elle est prévue à 30,2 milliards par rapport à l’exécution du budget 2012 en raison des fortes hausses de prélèvements votées. En cause, les rentrées de TVA, la principale recette de l’Etat, qui reculent de 2,3% sur fond de consommation atone et sans doute, estime Denis Ferrand, de problèmes de trésorerie des entreprises. Celles de l’impôt sur les sociétés régressent dans le même temps de 5,8% et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques de 6,1%. Parallèlement, les dépenses de l’Etat ont augmenté de 5,6% à fin avril, une hausse ramenée à 1,1% hors éléments non récurrents qui est en ligne avec la progression en valeur de 1% attendue cette année. Dans le détail, les dépenses de personnel de l’Etat affichent d’un an sur l’autre une progression de 1,6% à périmètre constant et celles d’investissement reculent de 14,1%. Quant aux prélèvements sur recettes au profit des collectivités locales, ils sont en repli de 2,2% sur quatre mois. Le gouvernement prévoyait de ramener les déficits publics, dont le solde est la principale composante, à 3% du PIB en fin d’année, un objectif auquel il a renoncé avec le feu vert de la Commission européenne en raison de la faiblesse de la croissance en ce début d’exercice. Cet objectif reposait sur un déficit budgétaire ramené à 62,3 milliards d’euros à fin 2013 contre 87,2 milliards en 2012. Le gouvernement prévoit maintenant un déficit public à 3,7% du PIB cette année sur la base d’une croissance limitée à 0,1%, des hypothèses jugées trop optimistes. Les décalages substantiels déjà constatés amènent l’opposition à réclamer un projet de loi de finances rectificative, que le gouvernement a jusqu’ici refusé. « Le déficit s’aggrave, les recettes fiscales ne rentrent pas. Le gouvernement cache la réalité », a déclaré l’ancienne ministre du Budget Valérie Pécresse dans un « tweet ».
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