Assurances » trop chères et inutiles, selon l’UFC
Trop chères, souvent inutiles et difficiles à résilier, les assurances accessoires (moyens de paiement, fuites d’eau…) devraient être mieux encadrées par la loi, estime l’association de consommateurs UFC-Que Choisir au terme d’une enquête présentée mardi. »Les consommateurs estiment très mal le coût et la réalité de ces assurances » qui « passent sous le radar, car séparément elles ne représentent que quelques euros », a expliqué le président de l’association, Alain Bazot, lors d’une conférence téléphonique. Egalement appelées assurances affinitaires, ce type de produits comprend 6 grandes familles: les extensions de garanties, les assurances sur les moyens de paiement (AMP), sur les produits nomades, sur la téléphonie, sur les chiens et chats et les assurances annulation. Selon l’UFC, ce marché pèse 3 milliards d’euros en France, et en moyenne chaque Français est équipé d’au moins 2,4 assurances de ce type. L’association recense trois problèmes majeurs: le démarchage massif en magasin, qui fait que le consommateur ne peut pas faire jouer la concurrence, l’inutilité des produits, car ils peuvent faire doublon avec la loi ou avec d’autres assurances (habitation, CB..), et la difficulté de les résilier. Ces petites assurances sont souvent des assurances de groupe, régime qui leur permet d’échapper à la loi Châtel, et donc de ne pas avoir à informer leurs clients de la date anniversaire des contrats afin de pouvoir les résilier. L’assurance des moyens de paiement (AMP), qui permet de rembourser les clients en cas de perte, de vol et d’utilisation frauduleuse de leur carte bancaire ou chéquier, constitue un exemple emblématique des mauvaises pratiques, selon l’association. Incluses d’office dans les packages vendus par les banques qui équipent 55% des clients, les AMP ont vu leur couverture diminuer considérablement après l’adoption d’une directive qui prévoit un remboursement par la banque en cas de fraude sur internet. Dans les autres cas, une franchise de 150 euros reste à la charge du consommateur, seule somme couverte par l’assurance là où auparavant elle couvrait des montants illimités. En outre, les dépôts de plainte pour ce type de fraude, corrélés au remboursement, ont baissé de 19% entre 2009 et 2012. Dans le même temps, les tarifs de ces assurances n’ont baissé que de 0,8%, constate l’UFC, qui estime que ces produits représentent des « revenus massifs » pour les banques. Autre exemple, l’assurance « fuites d’eau » censée couvrir les pertes/fuites d’eau du branchement au domicile, a également « considérablement perdu de son intérêt depuis le passage d’une loi de mai 2011 obligeant les distributeurs d’eau à prendre en charge une large part du coût d’une fuite », relève l’association. »Ces assurances sont distribuées principalement par des professionnels qui ne sont pas assureurs et jouent sur la peur du consommateur, particulièrement dans le contexte de crise actuel où il a besoin d’être rassuré », regrette M. Bazot ajoutant que « par moment, on frôle l’imposture ». En conséquence, l’UFC demande à ce que le projet de loi sur la consommation soit amendé pour mieux encadrer ces assurances. Elle demande à ce que « dans toute communication, les exclusions soient mentionnées de manière aussi explicite que les garanties ». Elle réclame également l’obligation pour le vendeur de ce type de produit d’indiquer son niveau de commissionnement. Enfin, l’UFC souhaite la mise en place d’un véritable dispositif de rétractation sur ces assurances et la possibilité de les résilier à tout moment à partir d’un an
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