Hollande : «La faute aux autres et à l’Europe »
45 minutes de bla-bla au lieu des 20 minutes prévues. La crise ? La faute au gouvernement précédant et à l’austérité imposée par l’Europe. La solution : « Tout mettre en œuvre pour le chômage ». Un peu court ! Une réforme de l’assurance-vie, un plan d’épargne action pour les PME ; l’appel aux capitaux extérieurs ; bref du bricolage. L’Union européenne va mieux depuis un an, a fait valoir M. Hollande, vantant son action pour « faire bouger les lignes » en Europe et y faire le trait d’union entre Nord et Sud. « La zone euro a été stabilisée, des instruments de solidarité ont été introduits, l’union bancaire a été définie (…) notre taux d’intérêt est à son plus bas historique », a-t-il détaillé. Les indicateurs économiques sont pourtant passés au rouge mercredi avec l’entrée officielle de la France en récession, tandis que le pouvoir d’achat des ménages a enregistré une baisse record de 0,9% en 2012, selon l’Insee. Le chômage avait déjà atteint en mars un niveau record. »Ce qui frappe l’Europe, c’est la récession, provoquée par des politiques d’austérité, qui touche tous les pays de la zone euro », a expliqué M. Hollande. Il a aussi mis en cause l’héritage de ses prédécesseurs, qu’il a accusés ne pas avoir fait « des choix courageux sur la compétitivité » ou le « sérieux budgétaire », tout en affirmant ne rechercher « aucune défausse » à son action. »Notre économie est à l’arrêt depuis 2008. Je sais que cette situation engendre des difficultés pour bon nombre de mes compatriotes », a reconnu M. Hollande. Aux membres de la majorité qui lui demandent de tracer des perspectives à moyen terme, il s’est attaché à dessiner les « prochaines étapes » du quinquennat. Il a réitéré son objectif d’inverser avant la fin de l’année la courbe du chômage, qui atteint un niveau record. « Je m’y tiens! », a-t-il lancé. « Tout doit être mis en œuvre pour que les mesures qui ont déjà été engagées puissent être amplifiées pour faire reculer le chômage à la fin de l’année », a poursuivi le chef de l’Etat qui a demandé d’élargir les emplois d’avenir au secteur privé et le contrat de génération à la création d’entreprises. Pour stimuler l’investissement, il annoncé que l’assurance-vie serait « réformée » et a réaffirmé que l’imposition des plus-values mobilières serait « révisée », afin de « mieux orienter l’épargne des Français vers l’investissement productif ». »Un plan d’épargne action pour les PME sera créé avec des dispositifs incitatifs », a-t-il promis. Il a confirmé que Jean-Marc Ayrault présenterait en juin un plan d’investissement sur 10 ans dans quatre grands domaines. »Tout ne peut pas venir de l’Etat et, donc, pour financer ces investissements d’avenir, nous devrons aussi aller chercher le secteur privé, le partenariat, des capitaux extérieurs, des fonds d’investissement, parfois même de l’étranger », a justifié M. Hollande. Pour « sortir l’Europe de sa langueur », il a aussi annoncé le lancement d’une « initiative » en quatre points portant sur le gouvernement économique de l’Union européenne, la jeunesse, l’énergie et une nouvelle étape d’intégration européenne. En réponse aux critiques venues de son propre camp contre l’Allemagne d’Angela Merkel, il a jugé le moteur franco-allemand « indispensable, je dis bien indispensable ».
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