Conférence Hollande : le grand bla-bla, style grand oral de l’ENA
Il aime ça les conférences de presse Hollande ; c’est du même tonneau que la grand oral de l’ENA, du bal-bla. Style sous-préfet de la Creuse qui s’adresse en termes alambiqués aux paysans du coin pour leur faire oublier la question posée. L’ENA ne forme à rien c’est bien connu, il suffit d’y entrer (après si possible apprentissage à Sciences-po, autre école de l’approximation). Si la politique était une science, ça se saurait, une science molle en tout cas comme les montres de Dali. La recette de la dialectique énarchique : complexifier la problématique en termes administratifs incompressibles, contourner les vraies questions, endormir, surtout ne rien décider de clair. En fait donner un complexe d’infériorité à l’interlocuteur qui, désorienté, finit par lassitude par oublier son questionnement. La crise en France ? La faute au contexte international, bien sûr ; d’ailleurs on a réussi à convaincre 43% des français à force de matraquage repris docilement par la presse qui se contente de diffuser les communiqués officiels. Pas question évidemment de traiter de la bureaucratie, du taux record de prélèvement obligatoires, de l’absence de vison prospective ou de stratégie C’est le domaine des économistes et de l’économie réelle. On parle d’un monde virtuel pour des observateurs eux-mêmes acteurs de cette réalité virtuelle. Pour l’emploi ? La question est réglée : emplois d’avenir (qui ne marchent pas), effectifs en plus à Pôle emploi (qui ne sert à rien) ou pacte de croissance européen (lui aussi virtuel). De toute manière, on va inverser la courbe ; comment ? On ne sait pas ; Si c’est pas en 2013 ce sera en 2014 ou à la St Glin-glin, le pire est derrière nous ! Bref, des formules creuses mais sémantiquement bien décorées comme un sapin de Noël. On ne change pas de cap, c’est le cap qui change comme la Girouette d’Edgard Faure « elle ne tourne pas, c’est le vent qui change ». Le degré zéro de la politique hors du monde réel, incompétent et mensonger qui tente pathétiquement de combler son vide absolu par une dialectique que seul les clercs du système oligarchique politique peuvent comprendre. Normal, il faut se démarquer du langage des entreprises, des épiciers et autres boutiquiers du réel. Ce langage de l’ENA est maintenant approprié par toute la classe politique même ceux qui n’ont pas fait l’ENA (et qui le regrettent), une spécificité bien française qui permet d’entrer en politique à une vingtaine d’années et d’y rester jusqu’à 70 ans (à moins de faire un petit pantouflage dans une grande banque à 4 ou 5 millions d’euros par an). Les autres, les acteurs de la vie réelle ? Ecartés, ils ne parlent pas la langue, un handicap linguistique mortel.
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