Draghi : la réduction des dépenses , pas la fiscalité
Mario Draghi, qui s’exprimait à Strasbourg devant le Parlement européen, a ainsi brossé un portrait de l’Etat vertueux qui ressemblait plus à l’Allemagne d’Angela Merkel qu’à la France de François Hollande. Il a rappelé que, si la consolidation budgétaire était indispensable au retour d’une croissance durable, toutes les politiques n’étaient de nature à juguler aussi vite la contraction de l’économie qui en résulte inévitablement. « L’accroissement de la compétitivité est la seule issue pour limiter les effets de cette consolidation budgétaire », a-t-il affirmé. « Il y a deux types de pays, des pays qui ont de faibles déficits budgétaires, un fort secteur financier et des excédents sur leur balance de paiement et des pays où c’est le contraire », a expliqué Mario Draghi. « Vous verrez que dans le premier groupe, ils ont maintenu depuis un certain nombre d’années la modération salariale et pas dans l’autre », a-t-il poursuivi. Le président de la BCE a également souligné que la réduction des dépenses courantes provoquait « une moindre contraction de l’économie qu’une augmentation de la fiscalité ». « Je ne donne pas de recette, mais voyez par vous-même », a-t-il conclu à la veille de la présentation par le gouvernement français du programme de stabilité qui est censé lui permettre de ramener le déficit budgétaire du pays à 2,9% en 2014. Les dirigeants français ont souvent critiqué les forts excédents commerciaux allemands obtenus au prix d’une politique de dérégulation sociale et de modération salariale engagée au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder. A l’inverse, les responsables allemands exhortent leurs homologues français à procéder à des réformes structurelles, notamment du marché du travail, pour relancer une compétitivité qui s’est effondrée ces dernières années.
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