Petroplus : fermeture définitive

Petroplus : fermeture définitive

Le rejet des offres entraîne la cessation définitive d’activité de la raffinerie, liquidée en octobre mais autorisée à fonctionner jusqu’à ce jour. La procédure de licenciement collectif des salariés sera déclenchée « dans les jours prochains », précise le groupe dans un communiqué.   »Malheureusement, les repreneurs n’ont pas été en mesure de lever l’ensemble des ambiguïtés, l’ensemble des doutes qui résidaient dans leurs offres: en conséquence, le tribunal n’a pu que rejeter les offres qui nous étaient présentées aujourd’hui », a indiqué à la presse Me Jean-Pierre Valentin, l’avocat du comité d’entreprise.  Le gouvernement « prend acte » de cette décision, ont indiqué dans un communiqué les ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et de l’Emploi Michel Sapin, en promettant d’oeuvrer au reclassement des salariés. Assurant avoir mobilisé « tous les moyens possibles » pour trouver un repreneur potentiel, ils estiment que « rien n’aurait été pire qu’une solution précaire qui aurait finalement nui aux salariés et à leurs familles ».  L’annonce du rejet des offres été accueillie dans le silence par les quelque 300 personnes réunies devant le tribunal, comme frappées de stupeur, avant que ne fusent quelques cris de « nationalisation! », a constaté l’AFP. Plusieurs leaders syndicaux ont ensuite pris la parole pour assurer que le combat continue, mais le coeur n’y est plus, et la petite rue s’est rapidement vidée.  Yvan Deconihout, 46 ans, salarié à la raffinerie depuis 12 ans, dit ressentir « une déception phénoménale » à l’égard du gouvernement. « On peut dire qu’on a été trahis par le gouvernement parce que le président Hollande qui était venu nous voir nous avait promis qu’avec la politique socialiste on arriverait à s’en sortir (…) Là on se rend compte qu’on n’a pas avancé ».  Le directeur de la raffinerie Philippe Billant a indiqué qu’un « liquidateur a été nommé. Il vendra les actifs isolés ». Selon lui, il est encore trop tôt pour déterminer l’avenir du site qui pourrait être déconstruit ou transformé.  M. Billant a précisé que des mesures de reclassement et de formation ont été prises.  Le tribunal, qui a repoussé à huit reprises la date limite de dépôt des offres de repreneurs depuis le dépôt de bilan de la raffinerie en janvier 2012, examinait mardi les deux dernières offres de reprise, celle du Panaméen NetOil, sur les rangs depuis juillet 2012, et celle de Murzuq Oil, apparu ces dernières semaines.   »Je rentre chez moi en Libye, je suis déçu », a affirmé le président de Murzuk Oil, Mabrouck Jomode Elie Getty. « On a respecté les choses de A à Z, on nous demandait d’avoir de l’argent, du pétrole et l’avenir pour les salariés, je ne peux pas faire plus », a-t-il souligné.  Les juges consulaires attendaient des candidats qu’ils apportent des garanties sur leur capacité à approvisionner le site en pétrole brut mais aussi à le moderniser.  Mais de son côté, Nicolas Vincent, porte-parole de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC, avait assuré qu’il ne baisserait pas les bras quelle que soit la décision du tribunal. Selon Jean-Luc Broutet de la CGT « la responsabilité aujourd’hui est du côté du gouvernement ». « Si on veut assurer l’avenir du raffinage dans notre pays, assurer l’indépendance énergétique, on demande au gouvernement de nationaliser le raffinage en France », a-t-il dit après l’annonce de la décision.  Au total, plusieurs dizaines de candidats se sont manifestés pour reprendre la raffinerie depuis son dépôt de bilan mais aucun n’a été en mesure de déposer un dossier satisfaisant.  Lorsque la raffinerie fermera, une centaine de salariés de Petroplus pourraient être reclassés dans l’industrie pétrolière, principalement dans la vallée de la Seine où fonctionnent deux autres raffineries, l’une exploitée par Total et l’autre parExxonMobil.  Ouverte en 1929, la raffinerie avait déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Sa liquidation avait été prononcée en octobre par le tribunal de commerce de Rouen qui avait toutefois autorisé la poursuite de l’activité jusqu’au 16 avril.   »On a été exemplaires et responsables pendant ces 18 mois de lutte, il n’y a pas eu de violences et il n’y en aura pas, parce les mecs sont usés », avait indiqué un militant CGT, Denis Collange, 57 ans, dont 35 à la raffinerie, interrogé avant le jugement sur les conséquences d’une décision négative du tribunal.

 

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