France: récession et hausse du chômage d’après le FMI
Le Fonds monétaire international estime désormais que le produit intérieur brut (PIB) de la France reculera de 0,1% en 2013 par rapport à 2012, alors qu’il tablait en janvier sur une légère croissance de 0,3%. Ce serait la première année de récession depuis la baisse de 3,1% en 2009. L’économie française ne connaîtrait ensuite qu’un très modeste rebond en 2014, de seulement 0,9%. »La croissance en France devrait être négative en 2013, ce qui reflète une conjonction de la consolidation budgétaire, de mauvaises performances à l’export, et d’une confiance en berne », estime l’économiste en chef du Fonds, le Français Olivier Blanchard, dans ce rapport semestriel. Ces prévisions sont encore plus pessimistes que celles que le gouvernement français va officialiser mercredi dans le « programme de stabilité » qui sera envoyé à Bruxelles le 30 avril. En ligne avec la Commission européenne, Paris ne s’attend plus qu’à une croissance de 0,1% en 2013 mais espère un rebond de 1,2% en 2014. Avec une récession suivie d’une reprise atone, le chômage devrait continuer à flamber, selon l’institution dirigée par l’ex-ministre française de l’Economie Christine Lagarde, alors que le président François Hollande s’est engagé à en inverser la courbe à la fin de l’année. Le taux de chômage passerait ainsi de 10,2% l’an dernier à 11,2% en 2013 puis à 11,6% en 2014, explique le FMI. L’activité au point mort a déjà contraint la France à acter un dérapage budgétaire conséquent. Alors qu’elle s’était engagée à ramener cette année son déficit public à 3% du PIB, le plafond fixé par les traités européens, elle estime désormais qu’il s’établira à 3,7%. Le FMI conforte cette prévision puisqu’il la fait sienne. En revanche, les avis divergent pour la suite. Le gouvernement compte ramener le déficit sous la barre des 3%, à 2,9%, en 2014. Or le Fonds s’attend à ce qu’il soit encore de 3,5% l’an prochain, sur la base de son analyse des mesures déjà votées ou dont il a la certitude qu’elles seront adoptées. »La barre des 3% ne sera pas atteinte cette année mais c’était normal étant donné la faiblesse de la situation macroéconomique », a estimé Jord Dedressin, chef adjoint du Département des recherches économiques au FMI, mardi lors d’une conférence de presse à Washington. »De nouvelles réformes devront être décidées l’année prochaine mais pour 2013, le rythme des ajustements nous semble cohérent », a-t-il ajouté. Paris aura donc fort à faire pour prouver que les économies promises, notamment sur les dépenses de retraite et de la politique familiale, seront bien mises en oeuvre. Pour l’instant, le FMI pense que le déficit français ne reviendra sous les 3%, à 2,6%, qu’en 2015. Du coup, les experts de Washington estiment que la dette publique de la France va continuer à gonfler de record en record, à 92,7% du PIB en 2013, 94% en 2014 et jusqu’à 94,1% en 2015, avant de refluer progressivement — elle redescendrait à 88,1% en 2018.
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