370 CDD pour une postière et 60 000 euros d’indemnités
L’Etat qui définit des normes pour le privé ne les respecte pas dans le public (cela vaut pour de nombreuses entreprises). La Poste va devoir verser 60 000 euros d’indemnités à l’une de ses employées. Une postière qui pendant 22 ans a cumulé… 370 CDD ! L’arrêt de la Cour d’appel de Toulouse (du 28 mars) condamne La Poste pour « exploitation abusive ». La Cour oblige également l’entreprise à employer désormais la victime, qui y travaille encore et veut y rester, en CDI à temps complet. Autre victoire pour cette postière : ses cotisations retraites seront régularisées. Après 3 ans de lutte devant la justice, Cathy a donc obtenu gain de cause. Certains de ses collègues, victimes également, n’ont pas encore osé parler. Aujourd’hui soulagée, elle explique ce qu’enchainer 370 CDD pendant 22 ans, signifiait concrètement : « On pouvait être appelés la veille pour le lendemain ou le matin même. C’était pas facile tous les jours, parce qu’un matin on pouvait être dans un coin et l’après-midi dans un autre, on allait dans tous les bureaux du département. Je n’osais rien dire puisque de toute façon je n’avais pas trop le choix. En tant qu’employés sous CDD, on nous disait « ne venez pas travailler, demain on se passe de vous ». C’est un genre d’exploitation, ils en ont bien profité, alors qu’ils auraient dû me passer à temps complet depuis x années ». Autre victoire pour cette postière : ses cotisations retraites seront régularisées et calculées comme si elle avait été employée en CDI à temps plein pendant ces 22 années. Une première là aussi dont se réjouit son avocat, Thomas Barba, délégué SUD PTT et auteur du Livre Noir de la Poste : « Jusqu’à maintenant on avait atteint 40-50 000 euros, et là on obtient 60 000, plus une régularisation de la retraite sur 22 ans. Cette dame aura donc une retraite particulièrement sereine, plutôt que la retraite de misère qu’elle aurait eu sans régularisation ». Pour Cathy, aucun doute, ça vaut le coup de se battre et elle encourage ses collègues : « Je sais qu’il y a beaucoup de gens dans mon cas, notamment sur le département où je travaille, en Ariège, et qui n’osent pas faire cette démarche. Même si c’est stressant et que ça demande beaucoup d’investissement, il faut le faire ».
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