L’affaire Cahuzac
Si Jérôme Cahuzac affirme toujours qu’il n’a jamais eu un compte bancaire en Suisse, le ministre délégué au Budget reste sur la sellette. Alors que se pose maintenant la question de l’identité de la personne qui a transmis au site Mediapart l’enregistrement qui mettrait en cause Jérôme Cahuzac, retour sur les principaux protagonistes de l’affaire. De nombreux enjeux restent en suspens dans l’affaire des soupçons de compte en Suisse détenus par le ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Alors que le ministre a demandé à la banque UBS de certifier qu’il n’y avait jamais détenu de compte, le site d’information Mediapart affirme qu’une enquête est menée, en parallèle, par le fisc. Après plusieurs semaines de controverses, tour d’horizon des protagonistes de l’affaire :
- Jérôme Cahuzac : le ministre chargé du Budget est accusé par Mediapart d’avoir disposé de comptes en Suisse au sein de la banque UBS. Il s’en est toutefois toujours défendu, y compris à l’Assemblée nationale où il a répondu aux accusations lors d’une séance de questions au gouvernement : « Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant« . Le ministre affirme par ailleurs que ce n’est pas sa voix que l’on entend dans les enregistrements diffusés par le journal Mediapart.
- Mediapart : c’est le site d’information en ligne qui a sorti l’affaire le premier. Le 4 décembre, une enquête affirme que Jérôme Cahuzac a eu un compte « non déclaré » chez UBS, clôturé en 2010. L’enquête s’appuie entre autres sur un enregistrement dans lequel le principal intéressé déclarerait avoir eu des comptes dans cette banque. Le site est désormais la cible de deux plaintes en diffamation déposées par le ministre, dont l’une a donné lieu à une enquête préliminaire.
- Michel Gonelle : avocat, il a été le rival politique de Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne. C’est lui qui aurait collecté, il y a 12 ans, l’enregistrement diffusé par Mediapart : la messagerie de son téléphone l’aurait enregistré alors qu’il avait reçu un appel par erreur du téléphone portable de Jérôme Cahuzac. Si Michel Gonelle affirme avoir consulté l’Elysée pour certifier son authenticité, il dément toutefois avoir transmis l’enregistrement à Mediapart.
- Jean-Louis Bruguière : l’ancien juge antiterroriste a lui aussi été en possession de l’enregistrement de Jérôme Cahuzac. En 2007, alors qu’il affrontait l’actuel ministre aux législatives dans le Lot-et-Garonne, il se voit remettre des mains de Michel Gonelle cette bande. Il déclare toutefois ne pas l’avoir écoutée, et l’avoir immédiatement détruite. Selon Michel Gonelle, cette version des faits est peu crédible : Jean-Louis Bruguière y est « certainement pour quelque chose » dans la publication de l’enregistrement, a-t-il déclaré.
- Rémy Garnier : cet ancien agent des impôts est le premier à avoir accusé le ministre du Budget d’évasion fiscale en Suisse. En 2008, il rédige un mémoire concernant Jérôme Cahuzac. Selon lui, la situation avait donc été présentée à sa hiérarchie, sans que rien n’ait été fait.
Nous verrons bien. Il a pris la bonne décision! J’attends toujours le résultat des investigations de Mediapart sur le financement de la campagne de Sarkozy en 2007 par Khadafi, mais là visiblement c’est un couac!