FMI : attention aux actifs pourris des banques en Europe
Pour le FMI, les banques ont renforcé massivement leurs fonds propres, leur accès au financement s’est amélioré et les pays comme l’Italie ou l’Espagne appliquent des traitements de choc pour redresser leurs comptes publics, reconnaît la mission d’étude du FMI. Mais ce n’est pas assez. L’institution internationale juge toujours «élevés» les risques d’instabilité financière en Europe, «surtout dans le contexte d’une croissance faible et d’austérité budgétaire». Cette fois, le FMI se garde bien de chiffrer les besoins de capitaux des banques européennes. En fait, le Fonds juge les «coussins» de fonds propres mis en place à la demande de l’Autorité bancaire européenne «adéquates pour supporter des chocs macro-économiques sévères». Avec des réserves toutefois. Le FMI affiche ses doutes non pas tant sur le niveau absolu des fonds propres des banques, mais plutôt sur la qualité de leurs actifs. «Dans certains cas, il est à craindre que les créances douteuses et les provisions minimisent les pertes», s’inquiète le Fonds. Seule l’Espagne, rappelle-t-il, a commandité un bulletin de santé complet de ses banques. Sachant que la crise économique va se traduire par une montée des risques, le FMI appelle à une harmonisation des données permettant de mesurer la solidité financière des banques. Un chantier d’ailleurs lancé par l’Autorité bancaire européenne en prévision de l’entrée en vigueur, au 1er janvier 2014, de la directive européenne imposant les nouvelles règles prudentielles (dites Bâle 3). Cet effort s’avère d’autant plus nécessaire, insiste le FMI, que la BCE (Banque centrale européenne) s’apprête, à partir du 1er mars 2014, à superviser près de 200 banques de la zone euro. Le FMI salue cette évolution, mais note que, faute de pouvoir redonner à toutes les banques concernées une licence, la BCE aurait intérêt à s’attaquer au plus vite aux maillons faibles, afin d’éviter que d’éventuels accidents n’entachent sa crédibilité. Le FMI s’inquiète également de l’articulation des travaux entre la BCE et les superviseurs nationaux. À la demande de l’Allemagne, qui souhaite conserver la mainmise sur ses Landesbanken et Sparkassen, les banques moyennes échapperont, en effet, au contrôle direct de la BCE.
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