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Réforme scolaire: « lire, écrire, compter, un projet trop traditionnel » ! »

Réforme scolaire : « lire, écrire, compter, un projet trop traditionnel » ! »

Le  projet de loi de Peillon est « historique », s’enthousiasme l’historien de l’éducation Claude Lelievre (proche de Peillon). Des propos surréalistes quand il qualifie de traditionnel l’ancien projet de Chevènement « lire, écrire, compter », alors que c’est la question centrale. Pas étonnant qu’avec de tels spécialistes, le système scolaire soit dans un tel état. ; En réalité Peillon s’attaque aux moyens (-surtout  des enseignants en plus- mais pas au fond)  C’était une mesure phare du programme de François Hollande. Et l’Assemblée nationale l’a confirmé dans la nuit de jeudi à vendredi: 60 000 postes seront créés dans l’éducation. Les députés ont voté l’article 1er du projet de loi sur la refondation de l’Ecole, qui fixe notamment le nombre et la répartition de ces contrats. Une promesse tenue qui fait pourtant peu de bruit ce vendredi. Signe que le sujet est relégué au second plan? L’Express a posé la question à Claude Lelièvre, historien de l’éducation et proche de Vincent Peillon

Les débats en cours à l’Assemblée nationale sur l’école ne suscitent pas vraiment d’engouement. Comment l’expliquer?

Je le regrette parce que je pense que les députés doivent s’emparer de ces questions. Mais en tant qu’historien, je ne m’en étonne qu’à moitié. Pour les lois Jospin (1989) et Fillon (2005), l’assiduité des parlementaires avait déjà été toute relative et les discussions peu prolongées dans la presse. En 2005, la réflexion sur une évolution du bac avait saturé les débats au détriment du reste, alors qu’elle n’était pas prévue par le rapport Thélot. Nous sommes cette fois un peu dans le même cas de figure avec les rythmes scolaires qui éclipsent le texte débattu à l’Assemblée nationale. J’ai l’impression qu’il faut une opposition dramatique pour qu’un sujet prenne de l’importance dans l’agenda médiatique. 

Ce ne serait pas possible sur des mesures comme la création de 60 000 postes dans l’éducation?

Le commencement doit être bien fait pour envisager la suite 

Si, mais les discussions ont déjà eu lieu. François Hollande en a parlé très tôt, cela a fait débat pendant la primaire socialiste puis la présidentielle. Il n’y a donc pas de raison que le débat revienne. Le paradoxe, c’est qu’on parle peu du contenu de la loi alors qu’il y a trois nouveautés fortes: une programmation de l’action -notamment sur les postes-, les moyens mis sur la formation professionnelle des enseignants et la priorité donnée au primaire. Ces trois choix sont sans précédent. 

Un engagement fort du président a été voté dans la nuit et les responsables de la majorité n’en ont pas ou peu parlé depuis. Le sujet n’est donc pas porteur pour eux?

C’est surtout que les responsables politiques sont, comme les médias, dans l’opinion et dans l’actualité. Ce projet de loi est historique, j’insiste. Mais ce n’est pas une nouvelle puisqu’il était déjà en grande partie tenu pour acquis. 

Certains expliquent ce manque d’enthousiasme par les lacunes du projet, voire son manque d’ambition…

Mais il est impossible de faire une réforme d’ensemble du système éducatif! Il faut donc choisir un point de départ. Souvent, c’était le « haut »: le lycée, l’enseignement supérieur… Cette fois, c’est le « bas »: la maternelle et le primaire. Pour « refonder » l’école, il faut d’abord s’attaquer aux fondations. Le commencement doit être bien fait pour pouvoir envisager la suite. 

La mauvaise passe de Vincent Peillon, notamment sur les rythmes scolaires, pourrait tout de même menacer la suite de ses projets?

Bien sûr, il est difficile de réformer l’école sur la durée. Il faut être déterminé sur ce qui est essentiel et ce qui doit se faire en premier. Sinon, on bute sur des questions secondaires ou qui auraient pu être traitées plus tard. Mais à l’inverse, l’attention portée à cette mesure permettra peut-être d’aborder d’autres sujets plus sereinement. Jean-Pierre Chevènement, sous Mitterrand, avait attiré l’attention avec un projet « traditionnel », l’accent mis sur le « lire, écrire, compter ». Parallèlement, il avait fait passer des mesures modernes comme un plan informatique. Vincent Peillon n’a sans doute pas fait un tel calcul, mais s’il reste ministre dans la durée, il peut prendre parti des difficultés rencontrées sur les rythmes scolaires et mener d’autres projets.  Il a été cohérent en attaquant ce dossier par le primaire, comme pour le reste. Et ces discussions ne bloquent pas les autres réformes, qui ne sont pas liées

 

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