Union européenne : encore un sommet pour rien
On ne change pas une doctrine économique qui ne marche pas, c’est en substance ce qui va ressortir de ce sommet européenne ; d’un coté ceux qui comme l’Allemagne veulent uniquement de l’austérité, de l’autre les pays du sud qui souhaitent des assouplissements budgétaires. Résultat : sans doute un accord pour ne rien changer avec de bonnes paroles sur l’emploi. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se retrouvent à 16H00 GMT à Bruxelles pour un sommet qui devrait être le dernier de l’Italien Mario Monti et le premier du Chypriote Nicos Anastasiades. Pour une fois, cette rencontre ne devrait pas être dictée par l’urgence de la crise. Un sommet « un peu ennuyeux n’est pas une mauvaise chose », a même affirmé le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, selon un diplomate. Les dirigeants des 27 doivent réfléchir à la meilleure façon de retrouver la croissance et de créer des emplois, alors que le chômage touche près d’un jeune que quatre en Europe. Si l’objectif est unanimement partagé, les moyens d’y parvenir diffèrent: certains pays défendent des recettes libérales sans déroger à la rigueur, tandis que d’autres prônent un assouplissement de l’effort budgétaire. »Certains voudront avoir une discussion sur le ralentissement de la consolidation budgétaire », a reconnu une source européenne, jugeant toutefois qu’il serait « curieux de relâcher l’effort alors que toutes les règles sont enfin en place et qu’on est en train d’arriver à réduire les déficits ». Parmi eux, la France qui milite pour obtenir un délai de la Commission européenne pour ramener son déficit public sous les 3%, comme elle aurait dû le faire dès cette année. Plus largement, Paris souhaite qu’on desserre l’étau budgétaire pour ne pas « ajouter l’austérité à la récession », selon la formule chère au président François Hollande. Une perspective qui séduit les pays du sud, durement frappés par la crise. »Il n’y a pas beaucoup de marge de manoeuvre », a estimé mercredi un diplomate européen. Mais les dirigeants vont devoir prendre en compte le climat de contestation en Europe, dans la rue mais aussi des les urnes, comme l’ont montré les résultats des élections italiennes. Quelque milliers de manifestants sont attendus jeudi après-midi à Bruxelles pour protester contre l’austérité. « C’est l’emploi et notamment l’emploi des jeunes qui est la priorité », affirme la Confédération européenne des syndicats (CES). Après une réunion à 27, les dirigeants de la seule zone euro se réuniront dans la soirée pour faire un point sur la situation économique, en présence du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Officiellement, la situation de Chypre, qui attend un plan d’aide pour éviter la faillite, ne devrait pas être évoquée, avant la réunion exceptionnelle des ministres des Finances de la zone euro convoquée vendredi soir.
0 Réponses à “Union européenne : encore un sommet pour rien”