croissance et emploi: massacre organisé
L’Europe et la France s’enfoncent dans la récession ; pour autant, on ne change pas de politique, pire on l’accentue. A l’inverse du Japon (qui retrouve la croissance), de la Chine ou encore des Etats Unis qui ont décidé de s’engager dans la guerre des monnaies avec des politiques monétaires plus qu’accommandante. En clair, on choisit de soutenir la croissance (notamment les exports). En Europe et en France, c’est la doctrine de l’austérité qui domine ; une politique qui mène à l’échec et surtout au massacre de l’emploi. Un vrai cercle vicieux puisque les déficits ne s’améliorent pas (la preuve dès janvier en France) mais qu’en plus on assèche l’activité économique. La problématique est pourtant simple, moins d’activités, c’est moins de rentrées fiscales, plus de dépenses sociales (retraites, chômage etc.), donc de plus grands déséquilibres budgétaires. Les exemples les plus caricaturaux sont ceux de la Grèce et de l’Espagne où le chômage dépasse les 25% (et de l’ordre de 50% chez les jeunes). L’union européenne n’a rien compris ; pas étonnant elle est dirigée par des fonctionnaires (comme en France) qui n’ont qu’une idée approximative de l’économie réelle. Le pacte budgétaire est une folie. Certes à terme, les équilibres doivent être mieux maitrisés mais pas sur une période aussi courte et de manière contra cyclique. Une preuve de l’incompétence totale des dirigeants qui se couchent devant l’Allemagne qui pourtant sera touchée elle aussi (et l’est déjà) ; une Allemagne qui ne veut pas bouger en raison de son contexte électoral. En bref, rien ne changera en Europe avant la fin 2013 (date des élections allemandes). Il faudrait pourtant décaler d’au moins cinq ans les objectifs du pacte budgétaire (obsolète avant d’être appliqué) et faire de la croissance la seule priorité du moment. Ce qu’a compris le Japon qui abreuve l’économie de liquidités monétaires alors que sont endettement dépasse tous les records (200% du PIB). L’immobilisme de la BCE (l’hypocrisie de Draghi) et de la gouvernance européenne comporte des risques considérables sur le plan économique, social mais aussi politique. A l’image de l’Italie, il faut s’attendre à de rejets massifs des organisations politiques installées qui font de l’austérité la seule philosophie de politique économique. Avec des majorités introuvables. La France est aussi un bon exemple de cette absurdité. Des impôts encore des impôts. Presque tous les jours de nouveaux prélèvements obligatoires sont inventés. Pendant ce temps là, le solde de chômeurs croit de manière exponentielle, les usines ferment, l’activité stagne ou régresse (officiellement croissance zéro mais on sera en dessous comme d’habitude quand il s’agit de prévisions officielles). En face de cela, quelle réaction ? Rien, le vide absolu ou alors pire, le mensonge, comme lorsqu’on affirme qu’on va inverser la courbe du chômage fin 2013. La facture politique sera lourde ; ce qui est le plus grave, le plus dramatique même, c’est la facture sociale. Le risque politique le plus probable, c’est le rejet de cette Europe par les populations et une période d’incertitude qui accélérera le déclin économique.
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