Renault : accord pour travailler plus
Un avant-goût des futurs «accords de maintien dans l’emploi» (anciennement nommés «accords compétitivité-emploi») prévus par le projet de loi présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Les syndicats de Renault ont validé aujourd’hui l’accord négocié plusieurs mois durant avec la direction du groupe automobile afin de restaurer sa compétitivité. Le syndicat Force ouvrière (FO), qui représente un peu plus de 15% des salariés du constructeur français, a en effet annoncé vouloir signer le texte, aux côtés de la CFE-CGC, qui s’est prononcé pour en février. «Il fallait arrêter l’hémorragie et sortir de la spirale infernale dans laquelle étaient des sites comme Douai, Sandouville et Flins», a expliqué à l’AFP Laurent Smolnik, le délégué central de FO. A elles deux, les deux organisations syndicales représentent plus de 45% des salariés de Renault, soit davantage que les 30% requis pour que l’accord soit validé. la signature devrait avoir lieur le 12 mars prochain, lors du comité central d’entreprise. La direction du groupe automobile, dont le chiffre d’affaires a chuté de 3,2% en 2012, entend gagner grâce à cet accord 500 millions d’euros par an, soit environ 300 euros par voiture produite en France. Les syndicats comme la direction ont dû lâcher du lest pour aboutir à ce compromis. Renault s’est engagé à assurer un niveau de production minimum de 710.000 véhicules par an jusqu’en 2016, dont 110.000 à l’usine de Flins. Pour ce faire, des véhicules de constructeurs partenaires – Nissan ou Daimler – pourraient être construits en France. La direction s’est aussi engagée à ne pas fermer d’usine dans l’Hexagone et à ne pas recourir à un plan social malgré les 8260 suppressions de postes prévus d’ici 2016. Les métiers de l’ingénierie et du tertiaire devront être préservés. En échange, les salariés devront travailler plus, tout en acceptant un gel de leur salaire en 2013. Le nombre de jours de congés capitalisables sera plafonné, de même que ceux à prendre dans l’année. En revanche, la clause de mobilité obligatoire que la direction souhaitait introduire a été retoquée. Les déplacements de salariés d’un site Renault à un autre en France ne pourront se faire que sur la base du volontariat. Un tel accord de compétitivité avait déjà été signé dans d’autres entreprises, par exemple chez PSA, sur son site de Sevelnord, au mois de juillet dernier. Ils préfigurent les accords de maintien dans l’emploi que le gouvernement souhaite encourager. Le projet de loi sur la sécurisation de l’emploi modifie en effet le cadre juridique dans lequel ces accords peuvent être conclus. Il introduit quelques garde-fous: l’accord doit être majoritaire à 50% et sa durée limitée à deux ans. Les salaires inférieurs à 1,2 smic ne peuvent pas être abaissés. En revanche, si le salarié refuse de se conformer aux dispositions de l’accord, il sera licencié motif économique. L’entreprise, de son côté, y gagne une plus grande sécurité juridique.
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