G20 : risques de récession mondiale
«Des risques importants persistent et la croissance mondiale est toujours trop faible avec le chômage persistant à un niveau élevé inacceptable dans de nombreux pays». Tel est l’avertissement que les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des vingt pays les plus riches du monde ont formulé dans leur communiqué à l’issue de leur réunion, sous présidence russe, samedi à Moscou. Certes, le FMI (Fonds monétaire international) vient de relever sa prévision de croissance pour le monde en 2013 de 3,25% à 3,5%, a souligné le ministre russe des Finances, Anton Silouanov. «Mais si nous échouons à rester sur cette note positive, il y a un danger à revenir à une récession», a-t-il mis en garde. En écho, le ministre Pierre Moscovici s’est félicité que «le projecteur ne soit plus braqué sur la zone euro» et «sa capacité à survivre» mais rejoint le diagnostic collectif sur «la croissance faible» et «l’emploi faible» comme étant les principaux risques pesant sur l’économie mondiale. Dans le premier paragraphe du communiqué, les deux pays explicitement cités, pour les «incertitudes liées à leur situation budgétaire» sont les Etats-Unis et le Japon.Dans ce contexte, les pays du G20 ont quelque peu levé le pied sur les objectifs de réduction des déficits budgétaires et de dettes publiques. «La prise en compte de la dégradation de l’économie doit nous permettre de ne pas ajouter de l’austérité à la récession», a commenté Pierre Moscovici. Son collègue russe a reconnu qu’en 2010, lorsque le G20 s’était engagé à Toronto à réduire de moitié les déficits d’ici 2013 «nos prévisions étaient assez optimistes». Les «engagements de Toronto» ne sont plus explicitement mentionnés dans la déclaration de Moscou. Les pays avancés du G20 présenteront pour le sommet des chefs d’Etat, prévu en septembre à Saint-Pétersbourg, «des stratégies budgétaires de moyen terme crédibles» «prenant en compte les conditions économiques de court terme», indique le communiqué. Pour la France, est-ce un blanc-seing a posteriori pour ne pas respecter son engagement d’un déficit limité à 3% du PIB cette année? Les conclusions du G20, a répondu Pierre Moscovici, montrent bien «que nous cherchons un équilibre entre le sérieux budgétaire auquel nous ne renonçons pas» et la nécessité «du maintien de la croissance à court terme». L’objectif d’un équilibre budgétaire en 2017, réaffirmé récemment par Jean-Marc Ayrault «est absolument intact», a insisté le patron de Bercy. Dans la recherche d’un rééquilibrage mondial, le G20 appelle les pays «en surplus» (comme la Chine ou l’Allemagne) à «dynamiser leur croissance interne». Sont explicitement visés «les grands pays producteurs de matières premières», comme la Russie, ou l’Arabie saoudite, également membre du G20. C’est également au nom de la préservation de la croissance que les pays du G20 se sont engagés à ne pas recourir «aux dévaluations compétitives». Prenant le relais du communiqué publié mardi par le G7 sur la «guerre des monnaies», le G20 s’engage à progresser «plus rapidement vers un système de taux de change déterminé par les marchés». En assurant que sa politique monétaire, à l’origine de l’inquiétude sur les dévaluations compétitives ces dernières semaines, le Japon «est en ligne avec notre vision des politiques de change», a diplomatiquement commenté le ministre russe. Ainsi qu’a conclu Pierre Moscovici, «le G20 n’est pas une instance spectaculaire» mais le bon lieu avec les «bons interlocuteurs» pour débattre entre «anciennes et nouvelles puissances économiques» pour construire une «mondialisation plus régulée». Le G20 représente 90% du PIB mondial et 80% du commerce mondial.
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